D’Angelo - The return
Sophia Bischoff - Mardi 7 février, le X-Tra de Zurich s’apprête à recevoir un chapitre de l’histoire de la « black music ». Et pas des moindres, puisque ce n’est d’autre que D’Angelo « himself » qui est venu nous compter les bases de la nu-soul. Retour sur le retour.
Une décennie. Une décennie à attendre, espérer sans plus vraiment y croire, à analyser les interviews de ses proches musiciens pour finir par abandonner. Malgré les rumeurs d’entrée en studio, son retour semblait improbable. Aussi improbable que l’élection d’un président noir américain. Mais comme l’histoire nous l’enseigne, la patience est la clé. Car les miracles, les surprises et les révolutions arrivent. La couleur est arrivée à la Maison Blanche. D’Angelo est de retour. Le parallèle peut vous sembler bizarre. Mais, avant 2008, espérer de voir cette légende sur scène était, pour moi, aussi naïf que de voir Obama à la tête des USA. Mes tripes me disaient qu’il fallait plus de temps, que le monde n’était pas encore prêt et que, surtout, D’Angelo méritait de prendre son temps. Car si on a entendu les rumeurs de nouvel album, on a aussi entendu les frasques de l’artiste. Drogue, sexe et accident lui font passer une mauvaise passe. Au vu de son concert à l’X-Tra, D’Angelo s’en est plutôt bien sorti.
20h30, les portes sont ouvertes depuis plus d’une heure et toujours aucuns signes de D’Angelo. L’attente dure encore et toujours. Le DJ semble avoir abandonné son poste puisqu’on est passé des meilleures classiques hip-hop/soul à un morceau de house qui passe en boucle (au moins 7x de suite, on a compté). Le publique s’énerve, hurle et on ressent une envie de pleurer dans l’audience à chaque fois que le titre house recommence. On a attendu une décennie, on pourrait bien attendre quelques heures de plus. Ce n’est pas l’attente qui dérange le plus, c’est la crainte de voir un organisateur monter sur scène pour nous annoncer le pire. Puis, la torture house s’arrête. Neuf musiciens (dont Chris Dave et Pino Palladino) entrent en scène. On y croit encore un peu plus. Puis, enfin, D’Angelo arrive sur scène.
Les titres s’enchainent et on ne réalise pas trop ce qu’il se passe. Pourtant, D’Angelo semble être à la maison. Il communique, il se couche, il sourit. Sur « Chicken Grease », on le sens revivre. La complicité avec son groupe est flagrante et la magie opère. Même si ses tablettes de chocolat ont disparu, sa voix, elle, n’a pas bougé d’un millimètre. Cette soul timbré de hip-hop et d’accents jazz qui vous donne des frissons est toujours présente. Elle vous prend par les tripes et ne vous lâche plus. Puis, le plus beau moment arrive. D’Angelo prend place seul à son clavier. Non pas que ces musiciens soient mauvais – au contraire – mais les retrouvailles se devaient de passer par là . Dans un medley de plus de quinze minutes, il se balade entre ses plus belles compositions (« Brown Sugar », « Spanish Joint », « Crusin’ », « Lady », « Jonz In My Bonz »). On est quelque peu frustré de ne pas savourer les morceaux en entier, mais à quoi beau se plaindre alors que D’Angelo est devant nous. Sa voix s’exécute avec une ferme douceur, une subtilité rare à entendre et une virtuosité indéniable, comme si sa voix ne nous avait jamais quitté, ne s’était jamais tu. Les minutes d’intimités se termine sur son fameux « Untitled (How Does It Feel) ». Le publique le reprend en cœur. La fin arrive très – trop – rapidement. Peu importe, car ce soir là tout le monde a quitté le X-Tra les yeux, les oreilles et le cœur rempli de rêve.
D’Angelo a faillit laisser sa légende continuer de s’écrire derrière le souvenir d’un vinyl poussiéreux, nous poussant parfois à nous demander s’il était bien réel. Heureusement que l’histoire n’est pas écrit d’avance. Un nouvel album est annoncé pour ce printemps (les « Preludes » de cet album sont d'ailleurs déjà dans les bacs) . La tournée européenne que D’Angelo vient de donner peut-elle nous donner l’espoir d’entendre – enfin – une suite à « Brown Sugar » et « Voodoo » ? Seul D’Angelo et le temps pourront nous répondre.
Photo : D'Angelo Live in London
20h30, les portes sont ouvertes depuis plus d’une heure et toujours aucuns signes de D’Angelo. L’attente dure encore et toujours. Le DJ semble avoir abandonné son poste puisqu’on est passé des meilleures classiques hip-hop/soul à un morceau de house qui passe en boucle (au moins 7x de suite, on a compté). Le publique s’énerve, hurle et on ressent une envie de pleurer dans l’audience à chaque fois que le titre house recommence. On a attendu une décennie, on pourrait bien attendre quelques heures de plus. Ce n’est pas l’attente qui dérange le plus, c’est la crainte de voir un organisateur monter sur scène pour nous annoncer le pire. Puis, la torture house s’arrête. Neuf musiciens (dont Chris Dave et Pino Palladino) entrent en scène. On y croit encore un peu plus. Puis, enfin, D’Angelo arrive sur scène.
Les titres s’enchainent et on ne réalise pas trop ce qu’il se passe. Pourtant, D’Angelo semble être à la maison. Il communique, il se couche, il sourit. Sur « Chicken Grease », on le sens revivre. La complicité avec son groupe est flagrante et la magie opère. Même si ses tablettes de chocolat ont disparu, sa voix, elle, n’a pas bougé d’un millimètre. Cette soul timbré de hip-hop et d’accents jazz qui vous donne des frissons est toujours présente. Elle vous prend par les tripes et ne vous lâche plus. Puis, le plus beau moment arrive. D’Angelo prend place seul à son clavier. Non pas que ces musiciens soient mauvais – au contraire – mais les retrouvailles se devaient de passer par là . Dans un medley de plus de quinze minutes, il se balade entre ses plus belles compositions (« Brown Sugar », « Spanish Joint », « Crusin’ », « Lady », « Jonz In My Bonz »). On est quelque peu frustré de ne pas savourer les morceaux en entier, mais à quoi beau se plaindre alors que D’Angelo est devant nous. Sa voix s’exécute avec une ferme douceur, une subtilité rare à entendre et une virtuosité indéniable, comme si sa voix ne nous avait jamais quitté, ne s’était jamais tu. Les minutes d’intimités se termine sur son fameux « Untitled (How Does It Feel) ». Le publique le reprend en cœur. La fin arrive très – trop – rapidement. Peu importe, car ce soir là tout le monde a quitté le X-Tra les yeux, les oreilles et le cœur rempli de rêve.
D'Angelo - Medley (live at Zurich X-Tra)
D’Angelo a faillit laisser sa légende continuer de s’écrire derrière le souvenir d’un vinyl poussiéreux, nous poussant parfois à nous demander s’il était bien réel. Heureusement que l’histoire n’est pas écrit d’avance. Un nouvel album est annoncé pour ce printemps (les « Preludes » de cet album sont d'ailleurs déjà dans les bacs) . La tournée européenne que D’Angelo vient de donner peut-elle nous donner l’espoir d’entendre – enfin – une suite à « Brown Sugar » et « Voodoo » ? Seul D’Angelo et le temps pourront nous répondre.
Photo : D'Angelo Live in London
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