Students.ch meets Sebastien Sturm @ Festi'Neuch
Atalio Wyss - Quel est l’avantage d’être rédacteur pour Students.ch ? Lors d’un concert vous êtes au milieu de la foule et vous vibrez au groove d’un musicien, jusque-là rien d’extraordinaire. C’est alors qu’une pensée vous surprend ! Vous réalisez que vous aurez un quart ...
Les photos du Festi Neuch se trouvent ici !
Students.ch: Est-ce votre première fois à Festi’Neuch?
Sebastian Sturm: Oui c’est la première fois.
Students.ch : Mais vous tournez pas mal dans le secteur ces temps, le public suisse vous plaît ?
Sebastian Sturm : Chaque show est une bonne expérience, mais on a eu des événements spéciaux, voir très spéciaux en Suisse. On a joué à… Crans-Montana ???
Students.ch : Oui, au Caprices festival!
Sebastian Sturm : Avec Leeroy et Pablo Moses…
Intermède : Sebastian Sturm s’est excusé car il fumait ! Dans toute sa gentillesse, de peur de me déranger,il l’a alors éteinte, malgré le fait que je lui dise que je suis moi-même fumeur.
Sebastien Sturm :.. Il y avait aussi Toots and the maytals… ce sont des vrais héros pour moi, on a encore eu le temps de discuter un peu dans le backstage, c’était une expérience incroyable…Et puis ce soir, c’était un concert très bien. Un grand concert.
Students.ch : En effet c’était incroyable, vous m’avez transporté, j’ai voyagé, d’ailleurs merci pour la bonne énergie. Dites moi comment faites vous pour avoir cette voix extraordinaire ?
Sebastien Sturm : (rires) Tu sais le dernier concert, je l’ai fait il y a une semaine. Donc ma voix était fraîche ce soir…C’est peut-être ça mon secret !
Students.ch : Vous êtes Allemand et Indonésien, comment vous êtes vous retrouvé dans la musique reggae ?
Sebastien Sturm : Tu sais on joue de la « Roots-Music », et le fait est que je ne connais pas mes « vraies » racines ! Je ne connais que la partie allemande, celle de mon père. La partie indonésienne de ma famille je ne la connais pas, la dernière fois que j’y étais, j’avais tout juste 13 ans, je n’y suis pas retourné depuis…La question de savoir d’où je viens… Qu’est-ce qui serait arrivé si j’avais grandit chez ma mère en Indonésie ? Donc je suis toujours à la recherche d’une identité, j’aimerais savoir qui je suis réellement… C’est peut-être pour cela que je joue de la « roots-music ». Comme Bob Marley dit « When you don’t know your history you don’t know where you’re coming from » je me retrouve pas mal là dedans, je suis handicapé, man, vraiment!
Students.ch : Vous avez commencé à faire de la musique avec un groupe de « Punk-Music », comment s’est faite l’évolution jusqu’au reggae et le Jin Jin Band ?
Sebastian Sturm : You know… C’était un grand développement qui s’est fait en plusieurs étapes. Dans une première étape c’était du punk hardcore, très rapide avec une écriture très agressive, le public était composé de 10 personnes, bourrées et brutales. Ensuite j’ai senti que je n’avais pas que de la frustration et de l’agressivité en moi, alors j’ai commencé à être en désaccord avec la philosophie punk…
Students.ch : Parlant de philosophie, quelle est la tienne et pourrait tu préciser quelle est ta vision de la jeunesse ?
Sebastian Sturm : Oui, simplement la jeunesse doit s’unir, ouvrir leurs yeux et oreilles. J’ai l’impression qu’en Allemagne par exemple, les jeunes vivent dans une bulle. Le monde se limite à ton quartier et à ta ville sans s’intéresser à ce qu’il se passe en dehors. J’ai eu la chance, par la musique, de voyager un peu, rencontrer différentes cultures et différentes personnes… Les jeunes prenez conscience de vous et du monde, vous n’êtes pas seul et votre ville n’est pas votre prison, il y a beaucoup plus à découvrir et à apprendre. Sortez de Babylone.
Students.ch : Pourriez-vous m’expliquer exactement à quoi pensent les artistes reggae lorsqu’ils parlent de Babylone et ce que cela implique ?
Sebastian Sturm : Babylone c’est l’ignorance, qui peut-être retrouvée sous différentes formes. Habiter dans une ville « this is Babylone ». Il y a différentes guerres à lutter, pas besoin d’habiter dans une ville en crise pour rechercher la paix. Les systèmes politiques d’oppression sont présents, surtout dans les pays pauvres. Babylone c’est aussi un synonyme pour la méchanceté ambiante.
Students.ch : Merci pour cet éclaircissement, deux de tes albums sont disponibles maintenant, à quand le troisième ?
Sebastian Sturm : Je travail sur le prochain, ce soir on a joué une chanson inédite, qui s’intitule « don’t look back ». Tu sais avec les deux derniers albums parfois le message était profond parfois pas… (Rires), mais en général ils sont très calmes. Plus pour s’asseoir dans votre salon et chiller.
Students.ch : C’est vrai, les chansons prennent une autre dimension quand elles sont jouées live, de plus la symbiose avec le Jin Jin band est au top ! Quelle relation entretenez-vous avec le groupe ?
Sebastian Sturm : Le Jin Jin Band ce sont mes musiciens, ils me suivent sur toutes les scènes, ils ne jouent pas pour d’autres artistes comme « backing band ». Je travail avec eux depuis des années, nous formons un groupe hétéroclite, le plus vieux a 46 ans, alors tu vois il y a différentes générations. Ensemble nous nous amusons comme des enfants. On a des vibes très positives.
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