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Les Amandiers d'Albert Camus

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02.07.2012

Savez-vous, disait Napoléon à fontaines, ce que j’admire le plus au monde ?C’est l’impuissance de la force à fonder quelque chose. Il n’a que deux puissances au monde : le sabre et l’esprit. À la longue le sabre est toujours vaincu par l’esprit.Les c... [plus]
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Être à soi-même sa propre lumière : là est la vraie liberté

19.08.2011 à 11:06

Il faut être à soi-même sa propre lumière. Cette lumière est la seule et unique loi : il n’en existe pas d’autre. Toutes les autres lois émanent de la pensée, et sont donc fragmentaires et contradictoires. Etre à soi-même sa propre lumière, c’est refuser de suivre la lumière d’un autre, si raisonnable, si logique, si exceptionnel, si convaincant soit- il. Vous ne pouvez pas être votre propre lumière si vous êtes plongé dans les ténèbres de l’autorité, des dogmes, des conclusions hâtives. La morale n’est pas une émanation de la pensée, ni l’effet des pressions exercées par le milieu ambiant, elle ne relève ni du passé ni des traditions. La morale est enfant de l’amour, et l’amour n’est ni le désir ni le plaisir. La jouissance, sensuelle ou sexuelle, n’est pas l’amour.

Etre à soi-même sa propre lumière : là est la vraie liberté - et cette liberté n’est pas une abstraction, elle n’est pas le fruit de la pensée. Etre authentiquement libre, c’est être affranchi de toute dépendance, de tout attachement, de toute soif d’expérience. Etre à soi-même sa propre lumière, c’est s’être dégagé des structures mêmes de la pensée. Au sein de cette lumière, il n’y a place que pour l’agir, de sorte que jamais l’action ne peut être contradictoire. La contradiction n’existe que quand la lumière est dissociée de l’action, lorsqu’il y a clivage entre l’acteur et l’action. Tout idéal, tout principe n’est qu’un processus stérile, et il ne peut coexister avec cette lumière - l’un est négation de l’autre.

Que l’observateur soit là, et cette lumière, cet amour sont aussitôt exclus. La structure même de l’observateur est l’oeuvre de la pensée, qui n’est jamais neuve, jamais libre. Le « comment », le système, la pratique n’ont aucun intérêt. Seule compte la perception lucide, qui se confond avec l’action.

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