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Les Amandiers d'Albert Camus

Les Amandiers d'Albert Camus

02.07.2012

Savez-vous, disait Napoléon à fontaines, ce que j’admire le plus au monde ?C’est l’impuissance de la force à fonder quelque chose. Il n’a que deux puissances au monde : le sabre et l’esprit. À la longue le sabre est toujours vaincu par l’esprit.Les c... [plus]
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Vie amoureuse

Célibataire

Ma rouille intérieur a plus de valeur, que tout l'or du monde extérieur

28.09.2011 à 22:03

Triste et vaine conception d'un monde meilleur ! Indicible extension d'amour ! Regret des temps qui coulent inutiles ! Sentiment universel*, soutiens et dévore ma vie : que serait-elle sans ta beauté sinistre ?C'est par toi qu'elle est sentie, c'est par toi qu'elle périra.Que quelquesfois encore, sous le ciel d'automne, dans ces derniers beaux jours ques les brumes remplissent d'incertitude, assis près de l'eau qui emporte la feuille jaunie, j'entends les accens simples et profonds d'une mélodie primitive. * On a communément une idée trop étroite de l'homme sensible. On en fait un personnage ridicule ; j'en ai vu faire une femme, je veux dire une de ces femmes qui pleurent sur l'indisposition de leur oiseau, que le sang d'une piqûre d'aiguille fait pâmer, et qui frémissent au son de certaines syllabes, comme serpent, araignée, fossoyeur, petite vérole, tombeau, vieillesse. J'imagine une certaine modération dans ce qui nous émeut, une combinaison subite des sentiments contraires, une habitude de supériorité sur l'affection même qui nous commande ; une gravité de l'âme, et une profondeur de la pensée, une étendue qui appelle aussitôt en nous la perception secrète que la nature voulut opposer à la sensation visible ; une sagesse du coeur dans sa perpétuelle agitation ; un mélange enfin, une harmonie de toutes choses qui n'appartient qu'à l'homme d'une vaste sensibilité : dans sa force, il a pressenti tout ce qui est destiné à l'homme ; dans sa modération, lui seul a connu la mélancolie du plaisir et les grâces de la douleur. L'homme qui sent avec chaleur, et même avec profondeur, mais sans modération, consume dans des choses indifférentes cette force presque surnaturelle. Je ne dis pas qu'il ne la trouvera plus dans les occasions du génie : il est des hommes grands dans les petites choses, et qui pourtant le sont encore dans les grandes circonstances. Malgré leur mérite réel, ce caractère a deux inconvénients. Ils seront regardés comme fous par les sots et par plusieurs gens qui sentiront leur prix, et qui concevront d'eux une haute opinion. Ils dégradent le génie en le prostituant à des choses tout à fait vulgaires, et parmi les derniers hommes. Par là ils fournissent à la foule des prétextes spécieux pour prétendre que le bon sens vaut mieux que le génie, parce qu'il n'a pas ses écarts ; et pour prétendre, ce qui est plus funeste, que les hommes droits, forts, expansifs, généreux, ne sont pas au-dessus des hommes prudents, ingénieux, réguliers, toujours retenus, et souvent personnels.

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