Rechercher le magasin

Derniers blogs

22. Octobre 2008, 16:32 Culture

Un musée au bord du lac ?

Julie Liardet - Le 30 novembre prochain, les citoyens vaudois seront appelés à voter un crédit d’étude accordé au nouveau musée cantonal des Beaux-Arts, dont la construction est prévue sur le site de Bellerive à Lausanne. Le projet, objet d’un référendum, fait actuellement couler ...

Le 30 novembre prochain, les citoyens vaudois seront appelés à voter un crédit d’étude accordé au nouveau musée cantonal des Beaux-Arts, dont la construction est prévue sur le site de Bellerive à Lausanne.

Le projet, objet d’un référendum, fait actuellement couler beaucoup d’encre et soulève de nombreuses opinions, ardemment défendu par ses partisans ou vivement contesté par ses opposants. A l’occasion de cette période de débats pré-votation, L’Unil a invité la conseillère d’Etat Anne-Catherine Lyon et le directeur du musée cantonal des Beaux-Arts Bernard Fibicher, tous deux ardents défenseurs du nouveau musée, pour une double conférence suivie d’un temps consacrés aux questions. Résumé.

Première oratrice, Anne-Catherine Lyon a rappelé que le projet du nouveau musée est issu d’une réflexion de longue date. En 1991 en effet, le Conseil d’Etat décide d’entreprendre une étude pour la localisation du nouveau musée à Lausanne (hors des murs du Palais de Rumine, qui accueille actuellement, entre autres, le musée des Beaux-Arts) et alloue un crédit d’étude pour définir sa localisation ainsi que son développement. Soulignant que les conditions de conservation et de présentation des œuvres ne sont pas adéquates à Rumine, la conseillère rappelle 8'600 œuvres constituent la collection de l’actuel musée et que seuls 2% de celles-ci sont montrés au public. Le but avec le nouveau musée est de pouvoir en montrer environ 15%. Anne-Catherine Lyon précise encore que si la construction du musée relève d’un partenariat public-privé, le budget de fonctionnement de celui-ci sera entièrement supporté par des fonds publics. Autre argument mis en avant par la conseillère d’Etat : le site du projet –qui a fait l’objet d’un plan d’affectation cantonal-, « au cœur d’un réseau de culture et de savoir », entre Vidy, le Musée Olympique, le Musée de l’Elysée, l’IMD et l’Université.

L’emplacement du nouveau musée est aussi un point fort soutenu par Bernard Fibicher, qui voit dans ce projet une revalorisation de toute la rive. « C’est le chaînon manquant, au niveau culturel, mais aussi comme emplacement sur un lieu de passage », indique le directeur, qui se réjouit d’avoir plus de place non seulement pour présenter les œuvres, mais aussi pour les entreposer. Bernard Fibicher avoue enfin avoir été tout de suite conquis par le projet lauréat du concours international.

Si l’Unil ne souhaitait pas proposer de débat contradictoire, des critiques sont néanmoins apportées à ce projet par la voix du comité référendaire, dont font partie, entre autres, Franz Weber, Michel Thévoz (ancien directeur de la collection de l’Art Brut), ainsi que plusieurs politiciennes et politiciens vaudois, tous partis confondus. Ceux-ci dénoncent notamment l’aspect du nouveau musée, qui ressemblerait selon eux plutôt à un « bunker » et l’emplacement au bord du lac (inadéquat pour la conservation des œuvres, défigurant le bord du lac et délaissant le centre ville, qui serait plus adéquat pour un tel musée, et prenant la place du cinéma Open Air ou des roulottes du cirque). Le partenariat public-privé est aussi remis en question, tout comme le coût écologique du projet (il y aurait un surcoût d’exploitation dû aux conditions lacustres et l’emplacement encouragerait les transports individuels).

Pour plus d’infos, consulter le site des partisans : www.oui-au-musee.ch et celui des opposants : www.pas-au-bord-du-lac.ch

Commentaires
Login