19. Mars 2009, 00:00 CD / Vinyl

" Grace/Wastelands " c’est le nom du nouvel opus de Pete(r) Doherty, (un R rajouté à son prénom qui correspond à sa véritable identité). Le rocker, plutôt connu pour ses frasques et ses diverses addictions, sort aujourd’hui un album qu’il signe de son seul nom. Un premier album en solo donc, qui sonne comme une rédemption, une renaissance et surtout un retour vers ses premiers amours, non pas Kate Moss mais la musique. Cet album de très bonne facture nous rappelle qu’avant d’être une icône destroy, Peter est avant tout un chanteur de talent, (on avait tendance à l’oublier).

Mais qui est Pete ou Peter Doherty ? L’artiste se plaît à brouiller les pistes se montrant tantôt sous son plus mauvais jour (un passage de quelques semaines en prison pour consommation de drogues) et sous son plus beau visage (comme dans cet album dont il est l’auteur-compositeur-interprète). Repoussant les limites de la déchéance et du superbe, l’artiste ne peut en tout cas pas se réduire à l’image sulfureuse que nous véhicule les tabloïdes anglais. Mais qui est-il alors ? Un personnage singulier, sans doute, un des musiciens anglais les plus doué de sa génération certainement, digne héritier de Jim Morrison ou de Brian Jones. Avec sa compagne d’ébriété, Amy Winehouse, ils forment cette nouvelle catégorie d’artistes, têtes brûlées et géniales tout à la fois. Contrairement à son acolyte alcoolique, Peter Doherty poursuit sa carrière de musicien avec son groupe, les Babyshambles, ou seul avec sa guitare. Il se produit sur scène, (l’été passé il a enchaîné les festivals, Sziget, Montreux Jazz…avec des prestations réussies) et il sort aujourd’hui un nouvel album salué unanimement par la critique. Un artiste qui malgré une certaine décadence fait encore et surtout parler de lui pour des motifs honorables.

Aux dernières nouvelles, Peter aurait mis un frein à sa consommation la drogue. Une décision qui signifierait sa volonté de renouer contact avec son partenaire Carl Barât, avec qui il formait au début des années 1990 le groupe rock The Libertines (dissout 10 ans plus tard en raison des perturbations de Pete et de ses dépendances , que Barât ne tolérait plus). A l’aube de ses trente ans, l’artiste montrerait aujourd’hui son intention de passer par delà les controverses antérieures. Un artiste qui pourrait encore faire parler de lui… pour de bonnes raisons.