J'ai testé pour vous: La Lomographie II
Nora Melet - Comme promis, je vais vous expliquer un peu mieux la partie "pratique" de la lomographie (cf: l’article de définition).Jusqu’à maintenant j’ai eu la chance de faire des essais avec deux types de cette catégorie d’appareils: Le Holga et le Lomolitos. Les points communs ...
Jusqu’à maintenant j’ai eu la chance de faire des essais avec deux types de cette catégorie d’appareils: Le Holga et le Lomolitos.
Les points communs que l'on retrouve chez les deux appareils:
- Premièrement: il faut accepter de renoncer à la technologie contemporaine et revenir dans le passé, à l’époque des films. Et qui dit films, dit aussi passage obligatoire par l’étape du développement. Donc en gros, on attend un bon moment avant de voir le résultat de nos essais (ce qui surprend aussi souvent nos sujets humains, qui n’ont pas été avertis, et qui retournent l’appareil pour voir le résultat et se retrouvent face à une surface en plastic).
- Deuxièmement: le scotch est sans aucun doute l’accessoire le plus indispensable après les films. Il sert à maintenir les boîtiers fermés et évite les tâches de lumière parasite pour le Holga (il comble les jours du couvercle), c’est pourquoi il est préférable d’en choisir un bien opaque, de préférence noir (qui est fourni avec le Holga).
- Troisièmement: l’aspect "plastic-jouet".
"T’as retrouvé ton vieux Fisher Price?"
"Ca existe encore les films qu’on développe?"
"Tu viens de l’acheter ?! Mais comment ça se fait qu’il soit déjà dans cet état?" (En montrant le scotch qui couvre le Holga.)
[Ci-dessus mes précieux outils expérimentaux.]
Holga’s time
Le jour de son acquisition, j’avais déjà bien potassé le sujet "lomographie" (après avoir voulu trouvé ce qui donnait cet aspect "old school" à certaines photos sur lesquelles j’avais flashé). Je suis tombée dessus par hasard dans une boutique tendance de déco et de design. Ma tante qui m’accompagnait ce jour là, me l’a offert.
Toute excitée, j’ouvre la boîte, lis le mode d’emploi et là BAM! premier hic: il faut un type de film spécial pour obtenir les précieux clichés. Après procuration (un peu trop coûteuse à mon goût) du film approprié, il faut préparer l’appareil à sa fonction future.
Cette étape est plutôt compliquée pour une personne qui n’est même plus habituée à l’insertion d’un film standard. Elle consiste à batailler entre des compartiments en plastic pour scotcher les piles et enclencher l’enroulement du film.
Bon, le mode d’emploi qui semblait douteux au premier abord, se révèle d’une grande utilité pour se genre d’opération (il y a aussi un grand nombre de forum et de site qui aident à régler ce genre de problèmes).
Une fois l’étape surmontée, on ferme l’appareil et on l’habille généreusement de scotch pour qu’il reste fermé et que la lumière ne vienne pas vicieusement massacrer notre douzaine d’images.
On est maintenant prêt à immortaliser quelques scènes. Je flash (en jaune, bleu, rouge ou blanc), je surexpose (volontairement ou pas, car le film doit être avancé manuellement), je respecte les règles d’or, ou pas. Et ça, jusqu’à mon douzième et ultime cliché.
Là, arrive l’étape du développement, étape plutôt fastidieuse à notre époque où il n’est déjà pas aisé de trouver un labo pour développer ses films, en général. Alors quand en plus il s’agit d’un format inhabituel ça se rapproche de l’impossible.
Je trouve enfin un labo, j’y dépose mon film, j’attends impatiemment. Deux jours plus tard on m’appelle. Je m’attendais naïvement à récupérer de supers tirages photos, mais non. On me dit que comme l’avancement du film n’a pas été régulier, il est impossible pour le labo de tirer les résultats sur papier. Je me retrouve donc tristement avec mes négatifs chers, chèrement développés, qui ne me servent à rien.
Je ne me décourage pas et recommence. Cette fois, tout se déroule bien, je me retrouve avec 10 photos carrées plutôt sympas. Je suis contente du résultat.
Malheureusement, maintenant que mon cher labo a fermé (comme la plupart d’entre eux), je n’utilise plus que des films noir-blanc, que je peux développer et tirer moi-même, ce qui rend l’utilisation des flashes colorés, dont est doté mon appareil, totalement inutile.
Je pense que ce format de film est vraiment un handicap à l’utilisation de cet appareil. J’ai essayé d’après un tutoriel trouvé sur le net de l’utiliser avec un film conventionnel. Je ne vous explique même pas le résultat du cadrage…
(Pour vraiment pouvoir tirer profit de cet appareil je pense qu’il est nécessaire d’avoir à disposition un bon labo où on peut se charger nous même du tirage.)
A part ce point plus que pénible, l’appareil est un objet smypa, ludique et même didactique : il permet de mieux comprendre le fonctionnement de la photographie en général. Lorsqu’on se retrouve confronté à son intérieur, il est plus facile de se familiariser avec son mécanisme.
[Ci-dessus photo réalisée avec mon Holga et son flash bleu, c'est aussi un bon exemple de la règle "sois rapide!", le but étant de surprendre le sujet.]
Lomolitos’s time
En exhibant mon Holga un peu partout dans mon entourage et en prêchant la lomographie autour de moi, je me suis retrouvée à mon anniversaire avec un nouveau modèle, dont je n’avais jamais entendu parler.
A première vue, un vulgaire appareil jetable. Bon, je m’y mets, sans plus d’enthousiasme que ça.
Je remarque vite un détail marrant, l’appareil est doté d’un flash coloré.
Je m’amuse à éblouir les gens, mais je ne me sens pas vraiment dans l’univers lomographique.
C’est au moment d’envoyer mon film au labo que je découvre tout son potentiel! Ne sachant pas s’il fallait envoyer l’appareil tel quel, ou en extraire le film, j’ai consulté le mode d’emploi: ce petit engin en plastic qui ne paie pas de mine est en fait un faux jetable, il est réutilisable ! Je découvre aussi en l’ouvrant qu’heureusement il fonctionne avec des films standards.
Je retire le film exposé, l’envoie au labo, remplace le film, la pile, le scotche bien pour qu’il reste fermé, et le voilà de nouveau prêt a l’emploi.
Ma meilleure expérience avec cet appareil a été à l’occasion du nouvel-an. Je l’ai attaché à la poignée interne des toilettes avec un mot demandant aux gens de se prendre en photos.
La quinzaine d’invités, non prévenus, se sont prêté au jeu en transformant ainsi le cabinet en photomaton. Le résultat a largement atteint mes attentes, presque tout le monde a été immortalisé et l’ambiance montante de la soirée c’est imprimée au cours du film.
Finalement, cet appareil n’a pas de réel désavantage. On n’hésite pas à le prêter, à le laisser traîner partout, surtout parce qu’il n’est vraiment pas cher (une vingtaine de francs). Il est petit, pratique et plutôt mignon.
La seule ombre au tableau est que certains labos corrigent la couleur rendue par le flash, ce qui donne une photo toute grise à cause de la saturation.
[Ci-dessus photo réalisée avec mon Lomolitos lors du nouvel an, le film a été enroulé dans le mauvais sens à un moment, ce qui explique cette double exposition.]
Je vous laisse maintenant à vos propres expériences!
En cas de question n’hésitez pas à la poster dans les commentaires, j’y répondrai de mon mieux!
Sinon comme l’a justement précisé genipa dans la première partie de mon article, un tas de sites, forums et communautés sont disponibles en ligne (cherchez "lomographie" ou "lomography", ça défile!).
[Image de titre aussi réalisée à l'aide du Holga.]
Et je confirme que l'expérience du toilette-photomaton est à vivre absolument!^^