24. Octobre 2007, 17:39 Culture International

La plupart d’entre nous ignorent l’existence de certains cursus proposés dans nos hautes écoles. C’est à peine si nous sommes capables de nous les imaginer en peinture… Heureusement, Students.ch est là! Gunther Martin et Martin Korenjak nous font pénétrer dans l’univers de la philologie classique et Thomas Reitmaier tente de nous convaincre qu’Indiana Jones, comparé à l’archéologie préhistorique, c’est un peu comme Harry Potter IX, comparé à l’Illiade et l’Odyssée… vous suivez? (Mar/Kor) Lors de sa première leçon de latin, on plaça le jeune Winston Churchill devant une feuille de papier portant les mots rosa, rosam, rosae, rosae, rosa, à apprendre par coeur. Au lieu de se mettre consciencieusement à la tâche, il demanda à son professeur ce que cela pouvait bien signifier. Tandis que l’élève insistait, le professeur – après avoir vainement essayé d’expliquer qu’il s’agissait des formes déclinées du mot «rose» – commença à y perdre son latin… De son côté, Winston avait définitivement tiré un trait sur les langues anciennes. Plus tard, il fit ses classes dans une académie militaire, pas à l’université – on connaît la suite. Heureusement, les méthodes d’enseignement ont depuis évolué. Les étudiants qui choisissent d’étudier le grec ou le latin aujourd’hui comprennent très vite que l’apprentissage des langues n’est pas une fin en soi. Ces études sont centrées avant tout sur la littérature grecque et romaine: le philologue classique décrypte les ouvrages d’auteurs tels qu’Homère, Platon et Cicéron, en tentant de se projeter à leur époque et dans leur culture, pour mieux les comprendre. Précisons ici que le terme littérature embrasse un large corpus d’écrits, allant des classiques littéraires proprement dit aux textes scientifiques, en passant par tous les textes imaginables, tels que contrats ou autres lettres administratives. Ce n’est pas un hasard si de nombreuses disciplines et cursus se réfèrent encore aujourd’hui aux ouvrages de l’Antiquité. D’ailleurs, l’un des aspects sur lequel insiste le cursus bernois consiste à déterminer l’influence exercée par le monde antique dans notre culture. Qu’a inventé le réalisateur de «300» pour caractériser les Perses? Qu’est-ce qui est tragique dans une tragédie? D’où viennent les formules magiques dans Harry Potter et que signifient-elles? De telles questions montrent bien combien les «Anciens» et leur littérature restent en tous points d’actualité. Poursuivre des études de philologie classique exige d’avoir l’esprit ouvert. Tout ce que nous a livré l’Antiquité fait encore état de nombreuses zones d’ombre et c’est seulement en se laissant emporter sur ses rives inconnues que ce cursus d’études peut dévoiler des pépites. Il est bien sûr nécessaire d’aimer les langues, la littérature, l’histoire et la civilisation.Pour ce qui est de la question récurrente des débouchés qu’offrent un tel cursus, c’est simple: les seules limites sont celles que l’on se pose. Celui qui est foncièrement intéressé par la matière étudiée fera de toute façon son chemin à l’université. Quand on aime les livres par-dessus tout, il est également possible de travailler dans une maison d’édition ou comme bibliothécaire. En outre, les philologues classiques, forts d’une bonne culture générale et d’une vaste connaissance des langues, sont plutôt bien armés pour entrer dans le monde actuel du travail. Diverses branches leur sont ouvertes telles que le management culturel, le journalisme ou encore la diplomatie. Autre mission possible, elle aussi bien honorable: reprendre le chemin de l’école et s’efforcer de faire mieux que le professeur de Churchill. Car tout bon professeur peut compter sur la reconnaissance éternelle de ses élèves. Pas de dinosaures et mieux qu’Indiana Jones – L’archéologie préhistorique!!!(Rei) L’archéologie préhistorique est l’une des disciplines d’histoire des civilisations qui travaille sur les sources archéologiques (fouilles) et la reconstitution des civilisations n’ayant pas ou peu de sources écrites. Elle se concentre sur une période qui va des débuts de l’humanité – premiers Ages de Pierre et des Métaux – jusqu’aux époques romaine et du haut Moyen-âge. L’archéologie préhistorique étant, en outre, une discipline où prédominent les sciences sociales et naturelles, les possibilités sont nombreuses lorsqu’il s’agit de combiner plusieurs cursus ou formations complémentaires.Composé de différents modules, le cursus s’achève en 6 semestres minimum avec un Bachelor ou après 4 semestres supplémentaires avec un Master of Arts. Une connaissance du latin est exigée dans la branche principale ainsi que dans la première branche secondaire. Les points forts des études en archéologie préhistorique reposent sur des questions d’histoire des civilisations, tandis que la branche principale «Archéologie Préhistorique et Ecologie Humaine» thématise également les interactions existant entre la société, l’homme et l’environnement. Les points forts de l’enseignement dispensé à Zurich, par exemple, portent sur l’archéologie d’un point de vue social, économique et colonisateur dans l’écologie humaine, l’étude des matériaux et l’archéométrie, ainsi que sur l’apprentissage de la méthode et des théories. Le Département de Préhistoire et d’Histoire Ancienne organise ses propres séminaires de fouilles et de recherches, avec la participation des étudiants, en Suisse et à l’étranger. Et que deviennent les archéologues en herbe après leurs études? La plupart trouvent un emploi dans les diverses branches de la culture, dans la restauration et la conservation des monuments historiques, dans les musées archéologiques, par exemple.

Vous voulez en savoir plus?Laboratoire d’Archéologie Préhistoriquedu département de Préhistoire et d’Histoire Ancienne de l’Université de Zurich:www.prehist.uzh.chLaboratoire d’Archéologie Préhistorique du département d'Anthropologie et d'Ecologie de l’Université de Genève:http://anthro.unige.ch/fr/labo/lap