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31. Mars 2010, 09:46 Infos Campus

Du plagiat généralisé?

students Redaktion - //Le plagiat de textes et d’idées se répand à la vitesse grand V au sein des hautes écoles. Ce n’est pas simplement parce qu’ils sont fainéants que les étudiants copient à tout va – la génération Google n’a en fait aucune idée de ce qu’est un plagiat.//(Mei)...

Le plagiat de textes et d’idées se répand à la vitesse grand V au sein des hautes écoles. Ce n’est pas simplement parce qu’ils sont fainéants que les étudiants copient à tout va – la génération Google n’a en fait aucune idée de ce qu’est un plagiat.

(Mei) Internet est une source intarissable où certains étudiants puisent joyeusement. C’est en effet un jeu d’enfant que de se retrouver en quelques clics sur des pages au contenu d’autant plus irrésistible qu’il se laisse très facilement copier / coller dans un travail de séminaire, voire de diplôme. Jusqu’ici, rien de foncièrement répréhensible. La fonction «copy/paste» ne devient réellement problématique qu’à partir du moment où les citations et idées émanant d’un tiers ne sont pas indiquées en tant que telles. Il s’agit alors de plagiat, c’est-à-dire de la reprise d’une oeuvre publiée sans indication de la source et de l’auteur (Art. 25 Par. 2 URG). La copie est prise très au sérieux – c’est la réputation scientifique des institutions qui est en jeu. Une université qui décerne des titres perd tôt ou tard sa réputation.

Du voleur d’articles au jongleur de mots professionnel

Il existe différents types de plagiat. Le cas le plus évident: les textes sont repris mot pour mot, sans mention des sources. C’est ce qu’on appelle du vol intellectuel. Il n’y a pas à tergiverser. Maintenant, des étudiants plus raffinés peuvent se demander: à partir de combien de mots parle-t-on de plagiat? Sans vouloir ergoter, on peut dire qu’une phrase suffit. Il s’agit aussi souvent de vol d’article: on prend un article, change le nom des auteurs et signe de son propre nom. Des jongleurs de mots professionnels chamboulent des listes, changent ou effacent des adjectifs et fabriquent un pêle-mêle composé de demi-phrases empruntées à différentes oeuvres.

«Publish or perish»

Certains scientifiques eux-mêmes sont «pris le mot dans le texte», parce qu’ils se sont tout simplement «servis» chez des collègues ou assistants, voire dans les travaux de semestre de leurs étudiants pour nourrir leurs propres articles. A leur décharge pèse la contrainte toujours plus forte de devoir faire état du plus grand nombre possible de publications dans le plus bref laps de temps, si l’on veut «réussir». La liste de ses publications doit en effet être longue et en imposer; il faut dire que le fait d’être fréquemment cité est un gage de réussite dans le monde académique. Il n’existe pas de règle unique concernant la procédure à intenter dans les cas de plagiat avéré. Chaque faculté est libre de statuer comme elle l’entend. Les sanctions peuvent revêtir plusieurs formes: de l’avertissement à l’exclusion jusqu’à la plainte en bonne et due forme auprès du rectorat et de l’avocat de l’université.

Des logiciels spéciaux détecteurs de plagiat

La plupart des universités refusent encore de considérer chaque travail rendu comme un potentiel plagiat. Pas l’Université de St-Gall. Tous les travaux y sont soumis à un contrôle systématique afin de détecter tout plagiat potentiel. Ce n’est pas seulement qu’il y ait plus de cas découverts aujourd’hui qu’hier. Les professeurs sont désormais sensibilisés au problème. Epaulés dans cette tâche par leurs assistants, ils ne vérifient sur le web que les extraits de textes qui leur semblent suspicieux. Toutes les hautes écoles disposent aujourd’hui de logiciels destinés à rechercher toute tentative de plagiat. Des substantifs qui se font rares, des phrases alambiquées, des formulations particulièrement seyantes ou encore des fautes d’orthographes évidentes suffisent souvent à faire naître les soupçons.

Pourtant, même les meilleurs logiciels ne sont pas infaillibles: on trouve déjà sur Internet des conseils pour déjouer la perspicacité des logiciels détecteurs de plagiat. Ainsi trouve-ton sur un forum de discussion ces mots d’un auteur anonyme: «Il suffit de ne faire ses recherches que sur des pages Google étrangères, on les traduit avec un logiciel de traduction puis on corrige les fautes – leur logiciel ne pourra rien trouver».

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