Les cerfs volants de Kaboul

Hassan, élevé dans la tradition chiite est né pour servir Amir, un enfant de bonne famille sunnite. Pourtant, au-delà de leurs différences religieuses et sociales, Hassan et Amir sont comme des frères dans un Kaboul florissant. Mais les premiers conflits se font ressentir envers la minorité chiite et Hassan en subit les conséquences. Un événement désastreux amènera les deux amis à un point de non retour. Hassan, tel un loyal mollah reste fidèle à la famille qu’il sert et honore l’amitié d’un Amir absent où jour du drame. L’invasion soviétique oblige Amir et son père à fuir leur terre et à s’installer en Californie.

Meurtri par son manque de dévouement et marqué à jamais par l’amour qu’Hassan lui portait, Amir essaie de vivre avec le poids d’avoir failli à son devoir d’amitié.

Son diplôme universitaire en poche et son premier livre édité, ce dernier enterre son père et doit se rendre au chevet d’un ami de la famille, lui aussi mourant. C’est alors que débute son retour en passant par le Pakistan où il apprend les liens réels qui l’unissaient à Hassan et qu’il doit désormais bannir tout espoir de le revoir un jour, celui-ci étant mort. Toutefois, il lui reste une chance de se racheter en prenant le fils de son ami sous son aile. Pour cela, il doit affronter les rebelles afghans, un Kaboul dévasté par l’armée russe, une terre d’origine devenue hostile et un ennemi lui rappelant soudain son acte de lâcheté. Bien plus que la quête du fils de son ami perdu, Amir entame son chemin de croix qui le mènera à l’expiation de sa faute.

Un monde à part aux sonorités arabes, Les Cerfs volants de Kaboul est un film révélant non seulement les horreurs d’une guerre déchirante, mais aussi la délivrance d’une culpabilité pesante.

Difficiles à avaler et pourtant réelles, les images que nous offrent Marc Foster nous obligent à ouvrir les yeux sur la situation désastreuse que les conflits internes en Afghanistan ne font qu’envenimer. Difficile aussi de sortir de la salle et de ne pas sentir un sentiment d’impuissance face à des événements qui nous échappent mais qui sont malheureusement bien actuels.

écrit par Denise Chatagny