La Zona

La Zona, prix du public au dernier festival de Fribourg, est un premier film pavé de bonnes intentions mais qui rapidement déçoit beaucoup.

Dans un futur proche, quelque part en Amérique latine, un groupe de riches notables vit en quasi autarcie dans une zone résidentielle. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes jusqu'à ce qu'une nuit d'orage, une panne de courant permette à trois voyous d'entrer dans « la zone »...

Comme tout bon spectateur qui se respecte, on essaie de deviner la suite, c'est un réflexe, une mauvaise habitude. Franchement à mon grand désespoir, cela ne joue pas en faveur du film... parce que tous les clichés sont là. On apprend que les riches sont méchants, les pauvres gentils, les policiers corrompus... Et personnellement j'aime être surpris, questionné, dérangé. Pas vous ?

Encore on aurait pu passer un bon petit moment de pur divertissement coupable, abruti par une mise en scène efficace mais le tout manque cruellement de nerfs. Pas non plus de grandes surprises côté casting. Franchement, des fois on frise un peu « la telenovelas » brésilienne. Malgré tout le film reçoit le prix du public au festival de Fribourg. Il y a de quoi s'étonner... ou pas. Il faudrait pour l'expérience, présenter le même film avec des acteurs anglo-saxons, une campagne de promotion tapageuse, bref, une bonne grosse daube comme on les aime. Là je serais très curieux de voir les réactions du même public. Là bien sûr le film a un petit côté exotique, un petit côté tiers-monde qui ne fait pas de mal non plus. Alors on est indulgent, on a le coeur coupable, on donne sa voix comme on jetterait une pièce à un clochard en gare de Berne... Et tant pis pour les autres bons films qui en pâtiront.

Mais bon, on a le droit d'aimer La Zona, comme on a le droit de ne pas aimer la critique ci-dessus et courir dès le 26 mars dans les multiplexes romands, pardon, les cinémas. Ce que je vous encourage à faire ! Ça fait pas de mal à l'esprit critique...

écrit par Etienne Rey