21. Février 2011, 00:00
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Interview
«Le monde serait forcément différent si la pilule n'avait pas été inventée.»
Il y a 50 ans, un médicament de la taille une petite pastille est arrivée dans nos vies ; la pilule. Permettant à la femme de prendre un peu plus sa vie en main, la pilule a évité de nombreuses grossesses indésirées et, de ce fait, de drames familiaux. Students.ch est allé à la rencontre de la gynécologue Sylvia Bonanomi afin de discuter de ce médicament qui a bouleversé le siècle dernier.
Students.ch: Pourriez-vous imaginer aujourd'hui un monde sans pilule contraceptive?
Dr. Sylvia Bonanomi: Dans notre monde actuel, non. C’est une avancée, un développement dont on pourrait difficilement se passer que se soit en terme de santé, de liberté pour les jeunes femmes et les femmes d’un certain âge.
Pensez-vous que notre monde serait différent aujourd'hui, si la pilule n’existait pas ?
Sûrement. Et cela parce que la pilule a été accompagnée d’autre développement et émancipation de la population en générale. Le monde serait forcément différent si la pilule n’avait pas été inventée. Pour les femmes en tout cas.
De nos jours, quel type de personne utilise la pilule ? A qui la conseillez-vous?
La majorité des personnes qui utilise la pilule sont des personnes jeunes. C’est la contraception que l’on choisi, en général, lors du début de la vie sexuelle. En plus du préservatif, bien entendu. A moins de contrindication, c’est la première contraception que l’on propose aux jeunes femmes. Et ceci pour une période de plusieurs années. Ensuite, les femmes arrivent dans la période où elles ont des enfants et là, elles en ont parfois un peu « marre » de prendre la pilule. On leur propose alors des alternatives à la pilule qui sont excellentes. Comme, par exemple, le stérilet intra-utera ou encore d’autres méthodes hormonales. Souvent, avec l’âge, apparaissent des effets qui font que la pilule est un tout petit peu moins supportée. Le type de personne qui utilise la pilule est essentiellement les jeunes femmes.
Néanmoins, elle n’est pas plus conseillée pour les jeunes femmes. Elle est conseillée pour tout le monde. On peut la prendre jusqu’à la ménopause. Mais l’expérience montre qu’elle est extrêmement bien tolérée chez les jeunes femmes, que ces dernières l’apprécie et que c’est cela qu’elles veulent. Mais on peut la proposer à une personne de tout âge qui ne présente pas de contre-indication à la pilule. Mais ce n’est pas toujours le premier choix.
Les effets secondaires et les effets de la pilule ont fait la Une des médias au cours des derniers mois. Certaines femmes ont, désormais, une moins bonne image de la pilule. Ces craintes sont-elles justifiées?
Il faut fait un classement des effets : d’un côté, les effets mineurs, tolérables, non délétères pour la santé et, d’un autre côté, les effets plus graves comme ceux qui fait la une des médias, notamment les événements thrombo-emboliques. Ces derniers sont des évènements gravissimes qui arrivent chez toutes femmes, y compris chez celles qui ne prennent pas la pilule. Néanmoins, ces évènements arrivent plus fréquemment chez les femmes enceintes et chez celles qui prennent la pilule. Mais, le risque thrombo-embolique augmenté par la pilule est extrêmement faible. De plus, les facteurs de risque ne sont pas toujours détectables et ce risque existe depuis toujours.
On sait depuis toujours que la pilule augmente très légèrement le risque d’évènements thrombo-emboliques. Mais, la grossesse en elle-même est un risque de thrombo-embolique qui est peut-être 100 fois supérieur à celui de prendre la pilule. On peut donc dire que c’est un effet secondaire grave mais « acceptable ».
Quels sont - par rapport aux autres méthodes de contraception - les avantages de la pilule?
En général, les avantages sont : un effet contraceptif excellent, une régularisation du cycle, rune réduction du flux menstruel (évite donc des anémies, des pertes de fer, le côté social « gênant » d’un flux important, réduit voir supprime les douleurs menstruelles), un effet excellent au niveau de la peau (certaines pilule empêchent l’acné), elle peut parfois éviter la perte de cheveux, on peut aussi voir une amélioration de l’humeur chez certaines femmes. On a également un avantage de protection des ovaires et de la muqueuse de l’utérus, en terme de prévention de cancer de l’endomètre et des ovaires.
Il ya 50 ans, la première pilule est arrivée sur le marché. Comment les médicaments ont changé depuis lors?
Le médicament a énormément évolué. Les premières pilules, il y a 50 ans, vous faisaient gonfler comme une baleine. C’était une nouveauté médicale révolutionnaire qui a fait changer le siècle. C’était une avancée miraculeuse pour la femme. Néanmoins, les chercheurs ne peuvent pas découvrir du premier coup le produit parfait et le plus adapté. Les premières pilules étaient donc très dosées – puisque l’on pensait que c’était ce dosage qu’il fallait. Dès lors, il y avait beaucoup plus d’effets secondaires. Mais, les femmes étaient tellement heureuses de l’avoir qu’en général elle la prenait sans rien dire.
On a eu énormément de recherches depuis, des affinements, des diminutions de doses, des meilleures produits qui font qu’actuellement on a une meilleure tolérance à la pilule qui est excellente.
Comment pensez-vous que la pilule va se développer dans la future?
C’est une bonne question. C’est difficile à dire. Je ne sais pas comment elle va ce faire, mais ce qui serait bien c’est des pilules qu’on n’aurait pas besoin de prendre tout les jours. Ou, pourquoi pas, des pilules masculines. Mais, cela est pratiquement impossible, vu le fonctionnement de l’homme. Pour la femme, je dirais une pris moins régulière et toujours moins d’effets secondaires graves et plus d’effets secondaires non contraceptifs positifs possibles. Et, évidemment, toujours une meilleure contraception.
Un dernier mot pour la fin ?
Ce qu’il faut retenir, pour les étudiants, c’est quoi qu’on en dise et quoi qu’on en pense, les biens faits globaux de la pilule sont extraordinaires en terme de santé publique. Il ne faut pas oublier qu’avec la pilule, on évite des grossesses indésirées. Il ne faut pas oublier cela. Souvent, dans les médias, on pointe le doigt sur les côtés moins bons de la pilule. Il y a peut-être une thrombo-embolie sur cent femmes ou plus, mais elle a éviter des milliers de drames de grosses indésirées. On ne peut pas faire comme le Pape qui dit qu’il faut être abstinent. Ce n’est pas raisonnablement imaginable. Et, en tant que praticienne, je peux vous dire qu’une grossesse indésirée à 16 ans, 20 ans, 25 ans c’est une chose terrible qu’on ne souhaite à personne. Le but premier de la pilule, qui est la contraception, est une excellente chose qu’il ne faut pas arrêter de rappeler.
Students.ch/free
Students.ch: Pourriez-vous imaginer aujourd'hui un monde sans pilule contraceptive?
Dr. Sylvia Bonanomi: Dans notre monde actuel, non. C’est une avancée, un développement dont on pourrait difficilement se passer que se soit en terme de santé, de liberté pour les jeunes femmes et les femmes d’un certain âge.
Pensez-vous que notre monde serait différent aujourd'hui, si la pilule n’existait pas ?
Sûrement. Et cela parce que la pilule a été accompagnée d’autre développement et émancipation de la population en générale. Le monde serait forcément différent si la pilule n’avait pas été inventée. Pour les femmes en tout cas.
De nos jours, quel type de personne utilise la pilule ? A qui la conseillez-vous?
La majorité des personnes qui utilise la pilule sont des personnes jeunes. C’est la contraception que l’on choisi, en général, lors du début de la vie sexuelle. En plus du préservatif, bien entendu. A moins de contrindication, c’est la première contraception que l’on propose aux jeunes femmes. Et ceci pour une période de plusieurs années. Ensuite, les femmes arrivent dans la période où elles ont des enfants et là, elles en ont parfois un peu « marre » de prendre la pilule. On leur propose alors des alternatives à la pilule qui sont excellentes. Comme, par exemple, le stérilet intra-utera ou encore d’autres méthodes hormonales. Souvent, avec l’âge, apparaissent des effets qui font que la pilule est un tout petit peu moins supportée. Le type de personne qui utilise la pilule est essentiellement les jeunes femmes.
Néanmoins, elle n’est pas plus conseillée pour les jeunes femmes. Elle est conseillée pour tout le monde. On peut la prendre jusqu’à la ménopause. Mais l’expérience montre qu’elle est extrêmement bien tolérée chez les jeunes femmes, que ces dernières l’apprécie et que c’est cela qu’elles veulent. Mais on peut la proposer à une personne de tout âge qui ne présente pas de contre-indication à la pilule. Mais ce n’est pas toujours le premier choix.
Les effets secondaires et les effets de la pilule ont fait la Une des médias au cours des derniers mois. Certaines femmes ont, désormais, une moins bonne image de la pilule. Ces craintes sont-elles justifiées?
Il faut fait un classement des effets : d’un côté, les effets mineurs, tolérables, non délétères pour la santé et, d’un autre côté, les effets plus graves comme ceux qui fait la une des médias, notamment les événements thrombo-emboliques. Ces derniers sont des évènements gravissimes qui arrivent chez toutes femmes, y compris chez celles qui ne prennent pas la pilule. Néanmoins, ces évènements arrivent plus fréquemment chez les femmes enceintes et chez celles qui prennent la pilule. Mais, le risque thrombo-embolique augmenté par la pilule est extrêmement faible. De plus, les facteurs de risque ne sont pas toujours détectables et ce risque existe depuis toujours.
On sait depuis toujours que la pilule augmente très légèrement le risque d’évènements thrombo-emboliques. Mais, la grossesse en elle-même est un risque de thrombo-embolique qui est peut-être 100 fois supérieur à celui de prendre la pilule. On peut donc dire que c’est un effet secondaire grave mais « acceptable ».
Quels sont - par rapport aux autres méthodes de contraception - les avantages de la pilule?
En général, les avantages sont : un effet contraceptif excellent, une régularisation du cycle, rune réduction du flux menstruel (évite donc des anémies, des pertes de fer, le côté social « gênant » d’un flux important, réduit voir supprime les douleurs menstruelles), un effet excellent au niveau de la peau (certaines pilule empêchent l’acné), elle peut parfois éviter la perte de cheveux, on peut aussi voir une amélioration de l’humeur chez certaines femmes. On a également un avantage de protection des ovaires et de la muqueuse de l’utérus, en terme de prévention de cancer de l’endomètre et des ovaires.
Il ya 50 ans, la première pilule est arrivée sur le marché. Comment les médicaments ont changé depuis lors?
Le médicament a énormément évolué. Les premières pilules, il y a 50 ans, vous faisaient gonfler comme une baleine. C’était une nouveauté médicale révolutionnaire qui a fait changer le siècle. C’était une avancée miraculeuse pour la femme. Néanmoins, les chercheurs ne peuvent pas découvrir du premier coup le produit parfait et le plus adapté. Les premières pilules étaient donc très dosées – puisque l’on pensait que c’était ce dosage qu’il fallait. Dès lors, il y avait beaucoup plus d’effets secondaires. Mais, les femmes étaient tellement heureuses de l’avoir qu’en général elle la prenait sans rien dire.
On a eu énormément de recherches depuis, des affinements, des diminutions de doses, des meilleures produits qui font qu’actuellement on a une meilleure tolérance à la pilule qui est excellente.
Comment pensez-vous que la pilule va se développer dans la future?
C’est une bonne question. C’est difficile à dire. Je ne sais pas comment elle va ce faire, mais ce qui serait bien c’est des pilules qu’on n’aurait pas besoin de prendre tout les jours. Ou, pourquoi pas, des pilules masculines. Mais, cela est pratiquement impossible, vu le fonctionnement de l’homme. Pour la femme, je dirais une pris moins régulière et toujours moins d’effets secondaires graves et plus d’effets secondaires non contraceptifs positifs possibles. Et, évidemment, toujours une meilleure contraception.
Un dernier mot pour la fin ?
Ce qu’il faut retenir, pour les étudiants, c’est quoi qu’on en dise et quoi qu’on en pense, les biens faits globaux de la pilule sont extraordinaires en terme de santé publique. Il ne faut pas oublier qu’avec la pilule, on évite des grossesses indésirées. Il ne faut pas oublier cela. Souvent, dans les médias, on pointe le doigt sur les côtés moins bons de la pilule. Il y a peut-être une thrombo-embolie sur cent femmes ou plus, mais elle a éviter des milliers de drames de grosses indésirées. On ne peut pas faire comme le Pape qui dit qu’il faut être abstinent. Ce n’est pas raisonnablement imaginable. Et, en tant que praticienne, je peux vous dire qu’une grossesse indésirée à 16 ans, 20 ans, 25 ans c’est une chose terrible qu’on ne souhaite à personne. Le but premier de la pilule, qui est la contraception, est une excellente chose qu’il ne faut pas arrêter de rappeler.
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