9. Mars 2011, 23:29 Concert Music Festivals

La 13ème édition du festival genevois n’a pas manqué à son habitude : offrir une soirée sous les couleurs de la musique « urbaine ». L’an dernier, ils avaient accueillit Trip In, Oxmo Puccino et Hocus Pocus à cette occasion. Soirée qui avait d’ailleurs été acclamée par le public. Cette année encore, « Voix de fête » a offert une sélection musicale de qualité pour représenter cette scène « urbaine ».

En première partie de soirée, on a eu droit à l’énergie du groupe vaudois Trip In dont on vous avait présenté le nouvel album il y a quelques mois. Déjà présent l’an dernier, le festival a justifié le choix de les reprogrammer cette année par le fait qu’ils avaient apprécié ce nouveau disque. C’est d’ailleurs « Tomber les masques », leur dernière palette, qu’ils sont venus nous interpréter. Durant près de quarante-cinq minutes, le groupe a esquissé les points forts de leur dernier album sans pourtant le parodier. Parfois, on constatera un manque d’innovation lors de prestations scéniques de certains groupes. L’intention des notes, la place des instruments ou encore l’arrangement des titres ont, de temps à autres, la même réflexion que l’enregistrement studio. La force d’un groupe réside donc dans sa capacité à pousser l’expérience plus loin sur scène. Et Trip In y arrive. Place à l’improvisation, où solo d’harmonica et de batterie s’entremêlent à des sonorités revisitées avec aisance. On sent également l’évolution du groupe. Les membres profitent de la scène, se laissent aller à l’adrénaline de la performance avec plus de facilité qu’auparavant. Le public, quant à lui, a joué au jeu et a acclamé cette première partie offerte par Trip In. Le groupe a donc réussi le défit qui se cache sous la responsabilité de mettre une audience en effervescence avant le concert d’une tête d’affiche. Après leur concert, on a d’ailleurs eu l’occasion de croiser le groupe pour lui poser quelques questions expresses sur leur actualité et leurs projets.

Après cette escapade musicale en terres vaudoises, c’est le très attendu Ben L’Oncle Soul qui a pris possession de la salle. Star montante de la soul à la sauce frenchie, l’artiste d’origine française a fait honneur aux bruits qui courent sur lui. Durant toute la durée de son concert, on a senti son envie de recréer les atmosphères dans lesquelles baignaient Otis Reddings, Ray Charles ou encore Donny Hathaway, pour ne citer que quelques exemples. D’un pétillant « Soulman », à une version retravaillé de « Seven Nation Army », en passant par une reprise émouvante du célèbre « Georigia On My Mind », Ben L’Oncle Soul respire son patronyme. Que se soient les décors, les chorégraphies ou encore les arrangements, tout a été dessiné au mieux pour recréer cet univers. On appréciera l’énergie du musicien et de son groupe qui, malgré leur emploi du temps chargé, ne négligent aucun aspects de leur prestance scénique. Mais c’est également sur ce point qu’on pourrait être déçu ; derrière cette envie de bien faire, on aura parfois l’impression de voir une performance trop préparée et laissant peu de place à l’improvisation (ceux qui l’ont déjà vu sur scène confirmeront d’ailleurs ceci, les concerts se ressemblant fortement). Néanmoins, malgré ceci, Ben L’Oncle Soul a été merveilleusement accueillit par le public du Palladium et n’a pas volé son succès. A une époque où la musique devient de plus en plus axée sur l’unique quête du succès commerciale, au risque de se calquer sur des schémas marketing lui permettant ceci, l’artiste belge apporte une touche de fraicheur par le voyage dans le passé qu’il nous offre. Les défauts qu’on pourrait lui trouver importent alors peu. La musique, on le sent, est là et présentée de manière authentique.
Et on se quitte avec Ben L'Oncle Soul à la Maroquinerie, à défaut de vous avoir trouvé une belle vidéo de son passage à Genève.