Discussion avec Cocoon
Anaelle Morf - Samedi 9 avril, avant leur concert, Morgane Imbeaud et Mark Daumail du groupe Cocoon, ont répondu à nos questions avec beaucoup d’humour et d’intérêt.
Morgane: Oui, c’est la première fois.
Students.ch: Et comment trouvez-vous l’ambiance suisse?
Mark: Super, quand tu arrives ici, tu sens tout de suite le cadre, les montagnes et tu as l’impression d’être dans une sorte de saladier de bonheur.
Morgane: En fait, tu as envie d’y rester une semaine.
Students.ch: Vous allez rester un peu plus longtemps?
Mark et Morgane: Non, on doit être à Paris demain matin.
Students.ch: Vous allez voir des concerts ce soir?
Mark et Morgane: Oui, on aimerait voir Martina Topley-Bird, ça serait cool de voir un petit bout du concert si c’est possible.
Students.ch: Comment décririez-vous votre musique à quelqu’un qui ne connait pas?
Morgane: On est souvent dans le folk parce que c’est acoustique, mais dans le fond c’est de la pop. Dans le sens ou on essaie de faire des refrains, et des mélodies faciles à retenir.
Students.ch: Quel message transmettez-vous à travers votre musique?
Morgane: Aucun., non je rigole.
Mark: On n’est pas vraiment des artistes à messages. On n’en a pas vraiment, on a juste envie de faire de la musique. Enfin, jamais on serait le genre d’artiste à faire “Stop le racisme”. A mon avis, la place dans la musique ce n’est pas ça.
Students.ch: Quel est pour vous la plus grande différence entre le premier album « My Friends All Died In A Plane Crash » et le deuxième album « Where The Oceans End »?
Morgane: Peut-être au niveau des arrangements. Par rapport au premier album, on a eu de la chance d’avoir un petit Home Studio. Donc, par rapport aux premières chansons qui ont été écrites, on a forcément pu plus tester, que ça soit dans les arrangements de cordes, de cuivres etc. Tu peux faire ce que tu veux dans le Studio et du coup ça te permet de faire plus d’expérience.
Mark: Il y a aussi une évolution au niveau des paroles, je crois que j’ai mieux écrit sur le deuxième album. J’ai l’impression d’avoir plus réussi à dire ce que je voulais dire, à le dire exactement comme je le voulais et j’en suis très heureux. Je crois que j’ai passé beaucoup plus de temps sur les paroles que sur la musique dans cet album.
Students.ch : Vous avez fait pleins de concerts dans le monde, parmi ces endroits, lequel ou lesquels vous ont le plus touchés ?
Mark : New York.
Mark et Morgane : L’Australie aussi, Los Angeles, Montréal.
Morgane : J’adore aussi la Belgique.
Mark : Sinon aussi certaines villes belles villes de France. Toulouse par exemple.
Students.ch : Avant de faire un concert, avez-vous un rituel ?
Mark: Oui, mais on ne le dira pas. On le fait toujours, il n’y a jamais eu un concert où on ne l’a pas fait. C’est un truc qui dure vraiment une seconde. Et c’est hyper important pour moi, je crois que si toi tu ne le fais pas (à Morgane) ce n’est pas grave. C’est toujours moi qui vais vers elle pour le faire. Je crois que je suis plus stressé qu’elle pour les concerts même dans la vie en générale. Donc, c’est vrai que c’est quelque chose qui vient de moi à la base. C’est moi qui l’ai inventé d’ailleurs.
Morgane : Et d’ailleurs cette chose là, c’est très nous.
Mark : Enfin bref, on parle de quelque chose que vous ne connaissez pas.
Students.ch : Et est-ce qu’il y a un artiste avec qui vous rêveriez de jouer en concert ?
Morgane : Ouais..Mark Daumail (rire !)
Mark : Oui, il y a Surfjan Stevens qui fait une tournée par exemple en ce moment. Pour moi, c’est clair que jouer avec lui serait la grâce absolue. Sinon Stevie Wonder, et même Paul McCartney. Non mais je mettrais Paul McCartney en numéro un, c’est le mec sur lequel j’ai le plus de disques, de livres etc.
Morgane : Pour moi ça serait Norah Jones, ça m’arrive souvent de rêver qu’on joue avec elle.
Mark : Et Jack White aussi, il a un truc qui m’excite musicalement chez lui.
Students.ch : Et quelles sont vos influences ?
Mark : Bizarrement, ce n’est pas musical, c’est plutôt cinématographique, graphique, photographique et visuel. Je sais que pour Morgane c’est très visuel et très littéraire aussi. A la maison j’écoute que des choses qui ne ressemblent pas à Cocoon. Par exemple là, James Blake, c’est mon album de l’année.
Students.ch : Est-ce que les gens/amis se comportement différemment depuis que vous êtes devenus célèbres ?
Mark : Il y a célèbre et célèbre. Il y a le célèbre quand t’as vendu un disque d’or comme Ben l’Oncle Soul, mais nous, on a pas la même notoriété. Pour nous, elle est plutôt agréable. A mon avis Ben l’Oncle Soul ça doit être dur maintenant, dans la rue, etc. Nous il y a juste eu un moment comme ça quand ça a cartonné.
Morgane : Moi on ne m’a jamais reconnue. (rires)
Mark : Mais les gens me reconnaissent et on me dit tous les jours « Bonjour » à Paris.
Morgane : En fait, il ne faut pas faire attention à ces changements.
Mark : Honnêtement on ne va pas s’en plaindre, on vit notre musique et après il y a des gens qui aiment et ceux qui n’aiment pas.
Morgane : Il arrive que des gens viennent t’engueuler en pensant que ça va avoir un impact sur toi.
Mark : On a pas mal d’artistes amis dont on aime pas forcément la musique et ce n’est pas grave et ils le savent, et nous ils n’aiment pas forcément ce qu’on fait, et tout va bien, il faut juste du respect. Sinon il y a quand même eu une fois un moment difficile, où je me suis fait poursuivre par une foule de 5-6 personnes qui m’attendaient en bas de chez moi. Heureusement qu’après ça ne s’est plus jamais reproduit. Et les gens sont différent : il y a surtout une différence entre les filles et garçons. Les filles une fois que t’as sorti un album et elles sont pour la plupart vénales.
Morgane : Jalouses, possessives…
Mark : Il ya des filles qui ne venaient pas vers Morgane et qui ne parlaient qu’à moi. Mais bon, on a été déçu par pleins de choses et on a été très très agréablement surpris par pleins d’autres. Mais oui, ça change une vie et après tu n’as plus du tout la même.
Students.ch : Ca se passe bien et vous la gérez bien ?
Mark et Morgane : Oui, ce qui est très important c’est de rester humble et d’avoir son entourage.
Clarissa Emery et Anaelle Morf