Paléo sous l’eau ? C’est partit !
Sophia Bischoff - C’est sous une pluie torrentielle que se sont ouvertes les portes du 36ème Paléo Festival de Nyon. Ceci n’a pourtant pas empêché les festivaliers de venir assister aux concerts du lundi.
Après avoir réalisé la réalité de ce que les organisateurs avaient annoncés via les divers médias suisses, le temps est venus de profiter de ce pourquoi tout festivalier qui se respecte est venu au Paléo ; ses concerts. C’est Patrice qui, accompagné de son groupe « The Supowers », a ouvert le bal. Le musicien d’origine allemande et sierra-léonaise a donné passion, joie, philosophie et énergie à un public conquis d’avance. Patrice donne tout et, à l’approche de la fin de sa performance, s’explique avec ces quelques mots : « Today is very special cause we are alive. Tomorrow and yesterday does not exist ». En gros, « vivons comme si aujourd’hui était le premier et le dernier jour de notre vie ».
Quelques minutes plus tard, Laurent s’activait pour aller écouter Zaz, Philippe Katerine et Bloody Beetroots Death Crew 77 alors que j’observais Cali et Jack Johnson.
Zaz, l’habituée des festivals Suisses nous a confié en conférence de presse, peu avant son concert, qu’elle était très heureuse de faire l’ouverture d’un festival de renommé comme le Paléo. Dès la première note de xylophone de « Passe, passe, passera, » la foule s’est animée. Elle a pris possession de la scène entourée de ses quatre musiciens. Zaz s’approprie la scène à tous les niveaux, son côté naturel, authentique et fougueux appuie avec fraîcheur les rythmes des chansons de son album sorti en 2010. Pendant plus d’une heure et demie elle a rigolé, dansé et joué avec un public conquis. Elle a évidemment joué les plus grands tubes de son album sorti l’année dernière. Telle que « je veux » , « le long de la route » ou encore « la Fée ». Tout au long du concert, on a pu apprécier la complicité qui l’unit à ses musiciens. Tous s’amusent sur scène ! Elle possède un potentiel énorme et elle s’est taillée une place de choix dans le cœur du public Suisse.
Au milieu se soirée, le public c’est massé sous le chapiteau pour écoute le délirant Philippe Katerine, Arrivé avec les yeux fermés et maquillé, il a présenté son dernier album. Sur son 9ème opus, on reconnaît ses influences de ses débuts, proposant une musique aux accents de bossa nova accompagnés de textes souvent morbides ou angoissés mais toujours teintés d'humour, le tout entrecoupé de collages audio. Mais avec cet album intitulé « Philippe Katerine » comme son nom de scène, on sent qu’il est vraiment à l’apogée de son art avec des sonorités plus rock, flirtant avec la musique électronique sans jamais cesser de s'inscrire dans la chanson française décalée. Il a joué avec le public, on pouvait apercevoir des sourires sur toutes les lèvres, certains moqueurs. Quand il a interprété son tube « la banane » la foule a même jeté des bananes sur la scène.
Peu après, l’habitué du Paléo, Cali, s’est déchainé sur la grande scène. En tant que jeune femme, je devrais être conquise par son air ténébreux et ses textes romantiques. Mais je dois avouer que la musique de Cali ne m’a jamais réellement attirée. C’est donc d’une oreille septique que je suis allée voir ce qu’il donnait sur scène. Et il faut avouer que malgré les « à priori », j’ai été surprise en bien par sa prestation. Cali donne tout, se déchaine, offre corps et âme à son public. Un public dont il aime être proche. A plusieurs reprises, le chanteur rejoint la foule qui le porte alors qu’il continue à chanter. Sur « C’est quand le bonheur », il invite une fan à monter sur scène et à chanter avec lui. Rendant ainsi la foule hystérique. Que l’on n’aime pas, peu ou beaucoup, on ne peut nier et admirer l’amour que Cali porte à son public et à la scène. Lorsqu’il ferme les yeux, qu’il laisse la musique et les cris raisonner dans ses tripes, on le voit ; Cali vit pour ca. L’art de la scène, sa guitare, ses textes et son public. Voilà son oxygène.
Une heure après, toujours sur la grande scène, un vent de fraicheur venu tout droit de Hawai a soufflé au Paléo. Jack Johnson a clôturé la première soirée de la grande scène. Pendant près d’une heure trente, le guitariste folk a joué tout ses plus beaux titres au public de Paléo. Son sourire et ses yeux bleu océan ont séduit la gente féminine du public. Ses douces mélodies et la beauté de ses textes, ont, quant à eux, conquis la gente masculine présente. Donnant l’image d’un artiste timide, Jack Johnson s’attelait plus à habiter ses textes qu’à admirer ses groupies. Et tant mieux, sa poésie se vie en douceur et avec attention. En agissant ainsi, l’artiste nous pousse à l’intégrer sa musique avant sa belle « gueule ». Sur « Belle » et lors de quelques unes de ses paroles adressées au public, Jack Johnson s’exprime dans un français à craquer. Des efforts il en fait, même s’il n’en a pas besoin. Sa musique nous emmène à elle seule en voyage, quelque part à Hawai, au bord de la mer, autour d’un feu. Loin, très loin, de la boue de la plaine de l’Asse.
Pour terminer cette première soirée, les déjantés Bloody Beetroots Death Crew 77 ont pris possession du Châpiteau. Ce collectif qui mélange électro, punk, acide et schizoïdique a fait danser les festivaliers les plus téméraires et les moins mouillés jusqu’aux alentours de 2 heures du matin. La soirée s’est évidemment terminée tard dans la nuit au bar des artistes pour les détenteurs du précieux sésame.Pour ceux qui auraient loupé la première soirée de la 36ème édition du Paléo Festival de Nyon, vous trouverez des extraits et l’intégralité de certains concerts sur cette page.
Sophia & Laurent