2. Octobre 2012, 00:00
CD / Vinyl
Music
C2C - « Tetra »
Sophia Bischoff - Révélation incontournable de l’année, C2C sort un très attendu premier album, « Tetra ». Présentation d’un groupe et d’un univers musical peu commun.
« Tetra » se décline dans la subtilité. Subtilité des alliances sonores, des mélanges d’ambiances. Subtilité dans l’appréhension d’un univers pas toujours facile d’accès. Le choix du premier titre est donc d’autant plus primordial. « The Cell » fait office d’ouverture. The Cell, la cellule. Au travers les milles et unes significations de ce terme, c’est celle de la biologie qui sierra le mieux à notre image. Une note, un rythme se dévoilent lentement. Ils s’enlacent et s’entrelacent progressivement pour ne faire plus qu’un. D’autres les rejoignent pour grandir encore et encore, tout en vous séduisant. Le moment venu, la cellule n’est plus une mais un ensemble de touches électro et de breakbeat qui vous ont déjà conquis. Le son explose, l’apothéose sonore est là. L’illustration de « The Cell » rappelle celle de la naissance de C2C. Le groupe formé par pFeL, Greem, 20Syl et Atom est l’alliance d’horizons musicaux lointains qui, comme la naissance d’un être humain, a su créer une réunion de cellules atteignant un équilibre viable et stupéfiant.
Ces quatre DJ nantais n’ont pas gravi les échelons du succès uniquement entre l’espace de la sortie de leur EP « Down The Road » (au mois de janvier dernier) et de leur premier album, « Tetra » (il y a un peu plus d’un mois). C2C n’est pas non plus le résultat de calcules marketing d’une maison de disque en avance sur son temps. Bien au contraire. Même sans considérer le succès de ce premier album, le groupe et ses membres ont, dans leurs carrières respectives, fait leurs preuves et apportés un grain de sel non négligeable à la sonosphère française. Là où Beat Torrent (formé par pFeL et Atom) a su s’imposer dans le paysage du turnablism grâce à des musiques réunissant électro et samples fédérateurs, Hocus Pocus (formé, entre autre, par 20Sly et Greem) s’est dévoilé comme un des membres pionniers de la famille jazz hiphop française. En 1998, ils forment C2C et deviennent quatre fois champion du monde de DMC (son championnat international de turntablism). L’union des d’univers musicaux si différents est-elle toujours agréable ? Non. C2C a-t-il réussi le défit ? Haut la main !
« Tetra » est un album difficilement définissable tant les ambiances y sont différentes. Une base d’électro soignée vous guide tout au long des quatorze morceaux de l’opus. Ce premier constat fait, le premier album de C2C vous emportera par la suite vers une explosion de mélanges de genre bien ficelée. Le deuxième titre de l’album, « Down The Road », donne le ton dès les premières mesures. Une atmosphère blues accroche vos oreilles pour ensuite les surprendre avec un beat aux frontières d’un électro flirtant avec le hiphop. Si cette piste reste musicalement à l’écart des autres ambiances présentes sur l’« Tetra », elle illustre bien la démarche des DJ ; produire une musique prenante, entrainante, émouvante et sans aucunes limites musicales.
Sur « Kings Season (feat. Rita J & Moongaï) », C2C met des notes réfléchies sur le Printemps Arabe et l’illustre comme la naissance d’un doux espoir surplombé par le chaos d’une explosion. Des morceaux à l’ambiance plus posée, C2C en a éparpillés quelques uns dans l’album. On notera l’oriental « F.U.Y.A » (qu’on ne présente plus), « Arcades », « Delta » et, surtout, « Together » (feat. Ledeunff & Blitz The Ambassador) et « Give Up the Ghost (feat. Jay-Jay Johanson) ». Alors que le beat du premier vous surprendra en se terminant sur un solo de guitare aux allures hispaniques emportées vers une électro sombre, le dernier vous fera planer par son ambiance spatiale et la voix aérienne de Jay-Jay Johanson.
Et le reste alors ? Une suite de morceaux prenante et entrainante qui, plus que jamais, prouve que les platines peuvent aussi faire office d’instrument de musique. La technique et les changements atmosphères sont ficelés au détour de passepasses de scratch précis. Quelques solos de turntablism plus tard (notamment sur l’excellent « The Beat »), vous vous laisserez emporter par « Who Are You (feat. Olivier Daysoul) » et « Because of You (feat. Pigeon John) » aux allures plus pop et, surtout, plus abordables. Si C2C savent donner dans le musicalement complexe, ils savent aussi se laisser aller à des sonorités efficaces et entrainantes. Dans le même registre, « Happy (feat. Derek Martin) » se hisse au rang des pièces maitresses de « Tetra ». Sur ce titre, l’electro gospel aux allures d’un jazz sorti tout droit des années 20 se laisse emporter par la voix du soulman Derek Martin comme un hymne à un bonheur passionnée. Difficile de faire plus prenant ! Et pourtant, une autre perle s’est glissée sur « Tetra ». « The Beat ». Revenant à des influences plus hiphop, C2C y a ajouté des épices spatiales. Le morceau est doté d’une dimension de chant religieux par la signification de ses paroles. On ressent le beat et on écoute le battement de notre cœur car après tout, le beat est notre langue maternelle.
Certains pourraient bien penser que le tourbillon médiatique entourant C2C ne reflèterait que l’image d’un groupe à la durée de vie aussi longue que celle d’une feuille qui brûle. Ceux-ci n’ont pas écouté « Tetra » et, surtout, n’ont pas vu le quatuor sur scène (on ne manquera d’ailleurs pas de vous en parler d’ici quelques semaines). Composé la plupart du temps lors de jam session du groupe, « Tetra » a su dévoiler tout le talent de C2C et les impose comme un des groupes incontournables de notre époque.
Pour plus de vidéos, direction leur page YouTube
Pour plus d'info et pour les dates de leur tournée, direction leur site officiel
Ces quatre DJ nantais n’ont pas gravi les échelons du succès uniquement entre l’espace de la sortie de leur EP « Down The Road » (au mois de janvier dernier) et de leur premier album, « Tetra » (il y a un peu plus d’un mois). C2C n’est pas non plus le résultat de calcules marketing d’une maison de disque en avance sur son temps. Bien au contraire. Même sans considérer le succès de ce premier album, le groupe et ses membres ont, dans leurs carrières respectives, fait leurs preuves et apportés un grain de sel non négligeable à la sonosphère française. Là où Beat Torrent (formé par pFeL et Atom) a su s’imposer dans le paysage du turnablism grâce à des musiques réunissant électro et samples fédérateurs, Hocus Pocus (formé, entre autre, par 20Sly et Greem) s’est dévoilé comme un des membres pionniers de la famille jazz hiphop française. En 1998, ils forment C2C et deviennent quatre fois champion du monde de DMC (son championnat international de turntablism). L’union des d’univers musicaux si différents est-elle toujours agréable ? Non. C2C a-t-il réussi le défit ? Haut la main !
« Tetra » est un album difficilement définissable tant les ambiances y sont différentes. Une base d’électro soignée vous guide tout au long des quatorze morceaux de l’opus. Ce premier constat fait, le premier album de C2C vous emportera par la suite vers une explosion de mélanges de genre bien ficelée. Le deuxième titre de l’album, « Down The Road », donne le ton dès les premières mesures. Une atmosphère blues accroche vos oreilles pour ensuite les surprendre avec un beat aux frontières d’un électro flirtant avec le hiphop. Si cette piste reste musicalement à l’écart des autres ambiances présentes sur l’« Tetra », elle illustre bien la démarche des DJ ; produire une musique prenante, entrainante, émouvante et sans aucunes limites musicales.
Sur « Kings Season (feat. Rita J & Moongaï) », C2C met des notes réfléchies sur le Printemps Arabe et l’illustre comme la naissance d’un doux espoir surplombé par le chaos d’une explosion. Des morceaux à l’ambiance plus posée, C2C en a éparpillés quelques uns dans l’album. On notera l’oriental « F.U.Y.A » (qu’on ne présente plus), « Arcades », « Delta » et, surtout, « Together » (feat. Ledeunff & Blitz The Ambassador) et « Give Up the Ghost (feat. Jay-Jay Johanson) ». Alors que le beat du premier vous surprendra en se terminant sur un solo de guitare aux allures hispaniques emportées vers une électro sombre, le dernier vous fera planer par son ambiance spatiale et la voix aérienne de Jay-Jay Johanson.
Et le reste alors ? Une suite de morceaux prenante et entrainante qui, plus que jamais, prouve que les platines peuvent aussi faire office d’instrument de musique. La technique et les changements atmosphères sont ficelés au détour de passepasses de scratch précis. Quelques solos de turntablism plus tard (notamment sur l’excellent « The Beat »), vous vous laisserez emporter par « Who Are You (feat. Olivier Daysoul) » et « Because of You (feat. Pigeon John) » aux allures plus pop et, surtout, plus abordables. Si C2C savent donner dans le musicalement complexe, ils savent aussi se laisser aller à des sonorités efficaces et entrainantes. Dans le même registre, « Happy (feat. Derek Martin) » se hisse au rang des pièces maitresses de « Tetra ». Sur ce titre, l’electro gospel aux allures d’un jazz sorti tout droit des années 20 se laisse emporter par la voix du soulman Derek Martin comme un hymne à un bonheur passionnée. Difficile de faire plus prenant ! Et pourtant, une autre perle s’est glissée sur « Tetra ». « The Beat ». Revenant à des influences plus hiphop, C2C y a ajouté des épices spatiales. Le morceau est doté d’une dimension de chant religieux par la signification de ses paroles. On ressent le beat et on écoute le battement de notre cœur car après tout, le beat est notre langue maternelle.
Certains pourraient bien penser que le tourbillon médiatique entourant C2C ne reflèterait que l’image d’un groupe à la durée de vie aussi longue que celle d’une feuille qui brûle. Ceux-ci n’ont pas écouté « Tetra » et, surtout, n’ont pas vu le quatuor sur scène (on ne manquera d’ailleurs pas de vous en parler d’ici quelques semaines). Composé la plupart du temps lors de jam session du groupe, « Tetra » a su dévoiler tout le talent de C2C et les impose comme un des groupes incontournables de notre époque.
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