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18. Juin 2013, 00:00 Concert Music

Alicia Keys sets the world on fire !

Sophia Bischoff - Alicia Keys, qui était de passage à Zurich dans le cadre de sa tournée « Set the World on Fire », a séduit un Hallenstadion affichant sold-out.

Depuis que sa voix passionnée a interprété pour la première fois le tube planétaire « Fallin’ », Alicia Keys s’est imposée comme l’une des reines de la Black Music contemporaine. Sa musique respire Harlem, quartier new-yorkais dont elle est originaire, se balade entre l’influence d’une soul vintage et d’ambiances modernes, et incarne des valeurs de respect. Après un album moins réussi que ses prédécesseurs (« The Element of Freedom »), Alicia Keys a sorti « Girl on Fire », un cinquième album musicalement délicieux. C’est ce dernier qu’elle a présenté au public suisse du Hallenstadion samedi 15 juin.


21h. Le Hallenstadion bouillonne encore après la remarquable mais quelque peu monotone performance de Miguel, artiste californiens qui a récemment sorti l’excellente palette « Kaleidoscope Dream ». La salle est plongée dans le noir pendant que les rideaux blancs cachant la scène se transforment en paysage new-yorkais. La ville est déserte et vibre au rythme de son seul habitant : le titre « Streets of New York ». L’ambiance est sombre, profonde et s’illumine lorsque l’image se fige sur une fenêtre. Les premières notes de « Empire State of Mind (Broken Down) » retentissent pour le tombé du rideau. Alicia Keys apparaît, semblant plus sûr d’elle-même que jamais et prête à retourner dans l’imaginaire scénique new-yorkais qu’elle avait quelque peu délaissé depuis sa première tournée mondiale. La chanteuse navigue à travers sa discographie en commençant par le charismatique « Karma » et en faisant un détour par « You Don’t Know My Name » où elle prend le temps d’ajouter une touche d’humour au concert en recréant la discussion téléphonique que l’on peut percevoir dans le clip du titre. Elle se balade également sur son avant-dernier album, « The Element of Freedom », et n’oublie pas ses fans de la première heure avec des extraits de « Songs in A Minor ». Le public répond présent et est scotché face aux performances vocales de la new-yorkaise.


Même si on peut reprocher à Alicia Keys de prendre parfois des virages l’emportant trop loin de l’essence première de l’univers musical qu’elle nous avait présenté avec « Songs in A Minor » et d’abandonner trop souvent le piano pour quelques pas de danse pas très convaincants, on ne peut qu’acclamer la qualité musicale de chacun de ses concerts. Chaque note est juste, chaque musicien est mis en valeur et chaque morceau est travaillé de manière à recréer en live l’atmosphère de l’album. On retiendra particulièrement le mashup entre « Another Way to Die » et « A Woman’s Worth » ; du rock allié à une soul/R&B pour exprimer encore plus fort l’un des nombreux anthems féminins de la chanteuse. Mais c’est sans doute sur son classique « Fallin’ » que Keys affirme sa place dans la cour des grandes voix de notre époque. Précision, puissance, passion et émotion émanent de ses notes si particulièrement émouvantes qui nous content cette troublante histoire d’amour bercée par l’arrangement original du morceau. Ce n’est que la moitié du concert et Alicia Keys semble déjà avoir tout donné. La pression retombe, d’autres titres s’enchaînent (le solo des choristes sur le classique « You’re All I Need to Get By » et les escapades reggae avec « Murder she Wrote » et « Limitedless », pour ne citer que quelques exemples). Alicia Keys est désormais seule derrière son piano et se dévoile au rythme de « Brand New Me », « Not Even the King », « If I Ain’t Got You » et quitte la scène après un « No One » à la fois doux et entrainant.


A l’heure du rappel, ses danseurs (présents sur la quasi totalité du concert) s’adonnent à quelques figures hiphop sur le festif « New Day ». Sans aucune difficulté, Alicia Keys s’improvise batteuse sur les premières mesures de « Girl On Fire ». Ici encore, l’arrangement donne une dimension intéressante au morceau et dévoile un peu plus l’étendu du talent de Keys. Le rideau se baisse, l’habillage sonore nous emporte vers le New-York de Frank Sinatra. Jay-Z apparaît alors en vidéo et pose le premier couplet de « Empire State Of Mind ». Les danseurs nous font voyager vers un Harlem très hiphop alors que le public s’enflamme. Le tempo ralenti et laisse place à « Empire State of Mind (Broken Down) » (la version solo du tube). Une dernière prouesse vocale de Keys avant de quitter Zurich. Le rideau se baisse à nouveau et l’Alléluia d’Alicia Keys raisonne au Hallenstadion.


On pourra regretter le côté très « tournée à l’Américaine » du « Set the World On Fire Tour ». On pourra également affirmer qu’Alicia Keys n’a pas besoin de ces artifices chorégraphiés et que l’implication de ses excellents danseurs est parfois de trop. Mais on conseillera néanmoins aux mélomanes d’aller voir Alicia Keys sur scène ; les arrangements musicaux, la passion, l’émotion et la qualité de la technique vocale de Keys nous font oublier tout le reste.
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