29. Juillet 2013, 00:00 Concert Music Festivals Soirée

Les festivaliers ont dû bien s’équiper pour pouvoir pleinement profiter de cette dernière étape du marathon de concerts annuel du Paléo Festival de Nyon. Après un début de journée marqué par de très fortes pluies et de la grêle, le rendez-vous nyonnais a pu profiter d’un temps certes joueur mais quelque peu plus clément. En milieu de soirée, Raphaël a envouté les survivants de l’apocalypse climatique qui a fait souffrir la Plaine de l’Asse. Derrière sa mèche rebelle, les plus belles mélodies du chanteur français ont vibré dans une douce harmonie. Sa musique fait planer une ambiance espiègle sur scène et le pousse parfois à se lâcher dans une passion mesurée et bercée par les vocalises de son public. Du Raphaël dans toute sa splendeur. Quelques minutes plus tard, l’espièglerie du chanteur français s’est propagée au Club Tent et a emporté l’eurythmie des compositions de Mai Lan dans ses malices. Pour habiller sa pop/folk tantôt sombre et tantôt joviale, la chanteuse et rappeuse franco-vietnamienne incarne une huître, un petit garçon chasseur ou encore un personnage vil et méchant. Un délice pour la vue et l’ouïe.

Aux alentours de 19h, c’est la star nationale Bastian Baker qui a inauguré le premier des trois derniers concerts de la Grande Scène du Paléo. Devant une masse impressionnante de fans sopranos et de curieux, le chanteur a interprété les titres de son premier album, « Tomorrow May Not Be Better », et quelques autres surprises, tout en étant solidaire avec son public. A plusieurs reprises, Baker s’est rapproché du devant de la scène, n’hésitant pas à prendre un bain de foule et à subir la même douche qui a mis les spectateurs au défit de résister à la tentation de rentrer se mettre au chaud. Mais ce serait sous-estimer les fans du chanteur que de penser que quelques trombes d’eau les convaincrait de renoncer au premier passage de Bastian Baker au Paléo Festival. Visiblement très heureux de se produire dans cette enceinte mythique, le musicien a donné tout ce que ces dernières années sur la route lui ont appris. Force est de constater que l’helvète préféré des jeunes adolescentes a pris du grain. Malgré quelques fausses notes en début de concert, l’heure passée sur la scène principale de la plaine de l’Asse a été marquée par l’énergie et les couleurs plus rock que d’habitude de la musique du chanteur. Entre les reprises de « Le vent l’emportera » (Noir Désir) et « Hallelujah » (Léonard Cohen), Bastian Baker offre un aperçu de ses nouvelles sorties dont « Follow the wind » en duo avec Morgane Imbeaud (du group Cocoon), qui l’a rejoint sur scène, et « 79 Clinton Street », premier single de son prochain album.

En parlant de nouveauté, le chanteur nous a glissé à l’oreille quelques mots sur sa prochaine palette, lors de sa conférence de presse qui a eu lieu en début de semaine : « Je n’ai pas radicalement changé de style de musique. Tout est basé sur la guitare acoustique même s’il y a de plus en plus de guitare électrique et un peu de programmation. Il y a aussi quelques chansons qui ont d’abord été écrite au piano, elles ont donc un horizon de composition différent du reste. J’avais entre 15 et 19 ans quand j’ai écrit les chansons de mon premier album. Maintenant, ça fait trois ans que je tourne, mon nouvel album sera donc plus calibré pour la scène. » Le personnage grandit, sa musique aussi. Mais, contrairement à l’évolution fulgurante de sa carrière, ses mesures ne se métamorphoseront pas trop vite. Le temps du rappel est arrivé et, avec lui, l’interprétation d’un dernier titre exclusif, « Dirty Thirty », et un dernier bain de foule pour la route. L’artiste quitte la scène le sourire aux lèvres et les yeux remplis d’étoiles. Students.ch met quant à lui un terme son épopée festivalière 2013, l’occasion pour nous de vous donner rendez-vous à la 39ème édition du Paléo Festival qui aura lieu du 22 au 27 juillet