Vision du futur: Kendrick Lamar au Montreux Jazz
Sophia Bischoff - Mercredi 17 juillet 2013, le flow aiguisé de Kendrick Lamar a transpercé les lourdes basses qui raisonnaient dans le Montreux Jazz Lab. Retour sur 55 minutes chronos de hiphop.
Fin 2012, la planète hiphop dévoile sa dernière étoile, l’album « good kid, m.A.A.d city » de Kendrick Lamar. Il n’a fallut qu’une brève écoute aux spécialistes du genre pour saisir l’ampleur de la palette. Flow pointu et couleurs urbaines actuelles s’entremêlent à ce qui rend l’opus si différent des autres sorties de notre époque ; une effluve de hiphop contemporain. On sent une légère pointe d’électro, loin des mauvais stéréotypes que certains rappeurs ont créé en s’alliant à ce style. On sent aussi une atmosphère sophistiquée et dure à la fois. Puis, on perçoit une construction assumée et réussie qui donne à la création de Lamar cette dimension d’intensité progressive qui ne se positionne jamais à côté du lieu où elle devrait être. Vous me direz peut-être que ceci est dû au fait que « good kid, m.A.A.d city » est un album concept. Je vous suggérerai d’écouter alors ses précédentes créations. Après l’accueil positif que lui a réservé la critique, le rappeur californien a conquis les aficionados et les occasionnels de la black music. Bien plus qu’un énième compilateur de vers érigé en star, Kendrick Lamar intègre la classe de ceux qui porteront le hiphop à son âge adulte.
Après un premier passage remarqué aux Docks de Lausanne, où il s’est produit en DJ-set, Kendrick Lamar a fait une escale au Montreux Jazz Festival, le 17 juillet dernier. Accompagné de musiciens, il a su prouver que peu importe la formule, son hiphop s’adapte. Là où le DJ-set peut rapidement s’essouffler, la présence d’un live band a donné une dimension plus profonde au concert du rappeur. Que ce soit sur les titres de son dernier album ou sur ces plus anciennes compositions, Kendrick a pu recréer l’ambiance si particulière de son univers en y ajoutant la touche de spontanéité que le live apporte. Fidèle au genre qu’il représente, Lamar n’a pas lésiné sur les basses, créant tantôt le bonheur, tantôt le malheur de l’audience. On a beau aimer ressentir cette ligne mélodique grave, lorsqu’elle envahit vos tripes et manque presque de les arracher on aimerait pouvoir lui dire de se calmer. Ajoutez à tout cela la saine folie du public provoqué par un « B---- Don’t Kill My Vibe » ou encore un « Swimming Pools (Drank) » et vous aurez une esquisse de l’agréable ambiance qui a régné au Montreux Jazz Lab. On aurait même terminé ces quelques lignes en affirmant le géni de Kendrick Lamar. Malheureusement, l’artiste et ses 55 minutes de concert ont laissé en nous un amer sentiment d’inachevé. Comme si on nous avait promis une vision du futur et qu’on nous avait finalement offert que la moitié du générique.
Après un premier passage remarqué aux Docks de Lausanne, où il s’est produit en DJ-set, Kendrick Lamar a fait une escale au Montreux Jazz Festival, le 17 juillet dernier. Accompagné de musiciens, il a su prouver que peu importe la formule, son hiphop s’adapte. Là où le DJ-set peut rapidement s’essouffler, la présence d’un live band a donné une dimension plus profonde au concert du rappeur. Que ce soit sur les titres de son dernier album ou sur ces plus anciennes compositions, Kendrick a pu recréer l’ambiance si particulière de son univers en y ajoutant la touche de spontanéité que le live apporte. Fidèle au genre qu’il représente, Lamar n’a pas lésiné sur les basses, créant tantôt le bonheur, tantôt le malheur de l’audience. On a beau aimer ressentir cette ligne mélodique grave, lorsqu’elle envahit vos tripes et manque presque de les arracher on aimerait pouvoir lui dire de se calmer. Ajoutez à tout cela la saine folie du public provoqué par un « B---- Don’t Kill My Vibe » ou encore un « Swimming Pools (Drank) » et vous aurez une esquisse de l’agréable ambiance qui a régné au Montreux Jazz Lab. On aurait même terminé ces quelques lignes en affirmant le géni de Kendrick Lamar. Malheureusement, l’artiste et ses 55 minutes de concert ont laissé en nous un amer sentiment d’inachevé. Comme si on nous avait promis une vision du futur et qu’on nous avait finalement offert que la moitié du générique.
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