Damien Rice - La magie irlandaise au Montreux Jazz
Sophia Bischoff - Moment de magie en compagnie de Damien Rice au Montreux Jazz Festival. Retour sur un concert qui restera longtemps gravé dans les mémoires.
22h30. Une atmosphère oscillant entre impatience et mélancolie règne dans le majestueux Auditorium Stravinski. Les âmes des mélomanes semblent se glisser doucement dans l’état d’esprit qui leur permettra de s’enrichir de la prose musicale de Damien Rice. Ceux qui l’ont déjà vu se produire sur scène savent à quoi s’attendre ; quant aux autres, ils sont loin de s’imaginer ce qui se prépare.
Les lumières s’éteignent. La foule hurle. Une voix off s’impose. D’un ton robotisé, elle nous souhaite la bienvenue et invite à se séparer de tout appareil électronique. Il est vrai que la magie ne peut se graver dans le virtuel. Puis, en toute simplicité, Damien Rice s’avance sur scène, saisit sa guitare et délivre les premières notes délicates de la soirée avec « Cannonball ». L’audience frémi. Rice, comme peu d’autres, saisit l’émotion d’un simple accord. La nuit s’annonce inoubliable.
« Delicate ». Deuxième titre, deuxième frémissement. Puis, le relâchement dans une tempête de fureur. Seul sur scène, les badauds s’attendaient à un concert sans variation d’intention. Difficile d’imposer l’explosion en guitare-voix. Avec une finesse inégalable, Damien Rice interprète le titre avec un dessein crescendo. Il manie le délicat jusqu’au sommet pour atteindre la première délivrance du soir. Il pousse la note jusqu’à la cassure. Comme pour libérer ces démons qui le rongent. L’osmose avec le public est désormais totale. Le Stravinski n’est plus. D’une légère caresse, Damien Rice l’a transformé en intimiste pub irlandais.
Damien s’adresse au public avec un délicieux accent irlandais. L’image de l’homme torturé s’efface. Il nous conte l’histoire de ses créations avec humour. La métaphore musicale parle de ce mec qui vit en lui comme en chacun de nous, celui qui fait l’être humain se sentir comme un connard. Les premiers accords de « The Box » se livrent en douceur. « Well I could go wild / But you might lock me up... ». Rice se débat et atteint à nouveau le sommet de la fureur, de la délivrance. Sa voix tremble sous la rage et l’émotion. Comme si cette évolution entre la douceur et furie était sa thérapie face à la vie. Le Stravinski accueille cet ouragan d’émotion avec ferveur. Les cris sont de joie et de remerciement ; comme s’il nous libérait par la même occasion.
« 9 Crimes ». Moment redouté, tellement les mélomanes ont l’habitude de l’entendre interpréter cette balade avec Lisa Hannigan. Leur rupture musicale semble lointaine, mais le spectre de sa douleur plane sur scène. Encore cette fureur salvatrice, Damien balaie le fantôme dans un tourbillon d’émotions et d’éclaires lumineux. Toujours cette finesse, cette douceur, cette rage qui soulage. Quelques proses plus tard, Damien Rice s’approche de son harmonium. Il introduit « Trusty and True » comme la prose du pardon. « So fellas, lay down your spears / ‘Cause we can’t take back what is done, what is past / So let us start from here... ». Huit minutes d’harmonies aux accents celtiques. La puissance de son interprétation fait toujours autant frémir. Les larmes coulent dans le public.
Puis, après la douceur de son chant en français (« The Professor & La Fille Danse »), l’envoutant « Volcano » et un duo inattendu avec Mariam The Believer, la magie finale pointe son nez. Avec « It Takes A Lot To Know A Man », Damien Rice porte le public dans un ultime voyage salvateur. Toujours cette finesse, cette douceur, cette rage qui soulage. Il pioche dans la multitude d’instruments présents sur scène pour recréer la puissance de la version studio. Porté par l’énergie de la salle, l’improvisation du moment pousse l’irlandais à sublimer l’arrangement initial. Les percussions mènent l’explosion à son paroxysme. L’osmose retentit comme une apocalypse salutaire. Sous ce tourment d’émotion, Rice salue le Stravinski et se retire. Longue expiration au sortir de scène. Il s’est donné corps et âme pendant plus de deux heures ; offrant ainsi un des plus beaux moments de cette 49ème édition du Montreux Jazz Festival.
Les lumières s’éteignent. La foule hurle. Une voix off s’impose. D’un ton robotisé, elle nous souhaite la bienvenue et invite à se séparer de tout appareil électronique. Il est vrai que la magie ne peut se graver dans le virtuel. Puis, en toute simplicité, Damien Rice s’avance sur scène, saisit sa guitare et délivre les premières notes délicates de la soirée avec « Cannonball ». L’audience frémi. Rice, comme peu d’autres, saisit l’émotion d’un simple accord. La nuit s’annonce inoubliable.
« Delicate ». Deuxième titre, deuxième frémissement. Puis, le relâchement dans une tempête de fureur. Seul sur scène, les badauds s’attendaient à un concert sans variation d’intention. Difficile d’imposer l’explosion en guitare-voix. Avec une finesse inégalable, Damien Rice interprète le titre avec un dessein crescendo. Il manie le délicat jusqu’au sommet pour atteindre la première délivrance du soir. Il pousse la note jusqu’à la cassure. Comme pour libérer ces démons qui le rongent. L’osmose avec le public est désormais totale. Le Stravinski n’est plus. D’une légère caresse, Damien Rice l’a transformé en intimiste pub irlandais.
Damien s’adresse au public avec un délicieux accent irlandais. L’image de l’homme torturé s’efface. Il nous conte l’histoire de ses créations avec humour. La métaphore musicale parle de ce mec qui vit en lui comme en chacun de nous, celui qui fait l’être humain se sentir comme un connard. Les premiers accords de « The Box » se livrent en douceur. « Well I could go wild / But you might lock me up... ». Rice se débat et atteint à nouveau le sommet de la fureur, de la délivrance. Sa voix tremble sous la rage et l’émotion. Comme si cette évolution entre la douceur et furie était sa thérapie face à la vie. Le Stravinski accueille cet ouragan d’émotion avec ferveur. Les cris sont de joie et de remerciement ; comme s’il nous libérait par la même occasion.
« 9 Crimes ». Moment redouté, tellement les mélomanes ont l’habitude de l’entendre interpréter cette balade avec Lisa Hannigan. Leur rupture musicale semble lointaine, mais le spectre de sa douleur plane sur scène. Encore cette fureur salvatrice, Damien balaie le fantôme dans un tourbillon d’émotions et d’éclaires lumineux. Toujours cette finesse, cette douceur, cette rage qui soulage. Quelques proses plus tard, Damien Rice s’approche de son harmonium. Il introduit « Trusty and True » comme la prose du pardon. « So fellas, lay down your spears / ‘Cause we can’t take back what is done, what is past / So let us start from here... ». Huit minutes d’harmonies aux accents celtiques. La puissance de son interprétation fait toujours autant frémir. Les larmes coulent dans le public.
Puis, après la douceur de son chant en français (« The Professor & La Fille Danse »), l’envoutant « Volcano » et un duo inattendu avec Mariam The Believer, la magie finale pointe son nez. Avec « It Takes A Lot To Know A Man », Damien Rice porte le public dans un ultime voyage salvateur. Toujours cette finesse, cette douceur, cette rage qui soulage. Il pioche dans la multitude d’instruments présents sur scène pour recréer la puissance de la version studio. Porté par l’énergie de la salle, l’improvisation du moment pousse l’irlandais à sublimer l’arrangement initial. Les percussions mènent l’explosion à son paroxysme. L’osmose retentit comme une apocalypse salutaire. Sous ce tourment d’émotion, Rice salue le Stravinski et se retire. Longue expiration au sortir de scène. Il s’est donné corps et âme pendant plus de deux heures ; offrant ainsi un des plus beaux moments de cette 49ème édition du Montreux Jazz Festival.
Photos : ©Lionel Flusin // Montreux Jazz Festival 2015
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