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3. Juillet 2016, 00:00 Concert Culture Music Festivals Soirée

VISUAL ELECTRO @ MONTREUX JAZZ FESTIVAL

Sophia Bischoff - Pour sa deuxième soirée, le Montreux Jazz Festival a ouvert les portes aux univers électro prononcés de Max Cooper et Moderat.

Max Cooper avait annoncé la couleur, son show se veut incarner l’expérience de l’histoire. Une histoire contée en métaphores retraçant la création et l’évolution de l’univers. Promesse séduisante sur papier. Promesse qui s’est dévoilée comme une réussite qui a conquis le public du Montreux Jazz Lab.


Les prémisses de sa performance sont mystifiantes. La création de l'univers y est subtilement décortiquée. Comme la naissance d'un cadeau précieux. Une plume à manier avec respect inconditionnel. La fragilité requiert la délicatesse. Chaque millénaire répond à une ambiance, un BPM identitaire. Exit l'abrupte vérité. À l'ère des récits brutes d'images à la violence sensationnelle, le passé est conté au figuré. Les images envoûtent, déroutent, réjouissent, perturbent. La bande sonore, habillée de ces milles visuels, percute l'audience tombée dans un état second. Quelques cris de réjouissance ci et là, comme pour montrer que l'on est bien en vie. Mélodie mélancolique. Beats déchirants. Emmêlement. La douceur des notes du piano fusionne avec l'attaque franche des beats qui volent par-dessus. 


Viens l’ère contemporaine, celle de l’urbanité, de l’envahissement de l’information. Connexion, web, réseau, surveillance. Cooper aborde nos jours d’un discours clair. Le cadeau qu’est le présent est figé dans l’inconscient ; la subtilité aurait desservi le propos. Cette finalité ne la requière pas. Le son se dévoile de plus en plus brute, rude, direct, entraînant. Max Cooper manie sa performance avec brio, joue avec les époques d’un coup de pinceau digital averti.


Place à la nature et ses mystères inavoués. L’esprit retiendra ces paysages ornés de mystique comme le point final de la performance de Max Cooper. Car au final, c’est Mère Nature qui a le dernier mot.


En deuxième partie de soirée, le groupe référence de la scène berlinoise Moderat a pris possession du Lab. Après l’introspection offerte par Max Cooper, Moderat a servi une performance qui a délivré les inhibitions du public. Intensité dévoilée crescendo, il n’a pourtant fallu que quelques transitions pour que le Lab tremble sous les pas de ses locataires du soir. Apothéose attendue, « Bad Kingdom » provoque hurlements salvateurs et offre une fin à hauteur de leur concert.

PHOTOS © Daniel Balmat

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