Rag'N'Bone Man @ Montreux Jazz Festival
Sophia Bischoff - Découverte de l'édition 2016, Rag'n'Bone Man a offert une performance aux mille superlatifs au Montreux Jazz Festival. Retour sur les frissons du 13 juillet.
Rag’N’Bone Man. Quelques lettres réunies pour désigner les "chiffonniers"; ceux dont le métier est de racheter des objets usagés pour les revendre à des fins de transformation. Patronyme de scène singulier qui pourrait évoquer un recyclage de musique sans grande saveur. Et pourtant. Rag'N'Bone Man, le musicien, ne frôle pas la fadeur. Quelques mesures lui ont suffi pour le prouver au public du Montreux Jazz Lab.
Angleterre, pays natal de Rory Graham, son nom à la ville. Alors niché dans sa jeunesse, il découvre un peu par hasard son talent vocal. Collision avec la collection d'album blues et jazz de ses parents, et la magie apparaît. S'en suit le courage de monter sur scène à l'occasion de jam session de sa ville. Encore cette magie qui, cette fois, encrera en lui l'envie et le besoin de faire de la musique son métier. Encrée dans la scène underground anglaise, Rag'N'Bone Man offre d'abord sa voix au collectif hiphop Rum Committee. Puis, sa rencontre avec le beatmaker Leaf Dog leur permet de sortir l'EP « Dog’N’Bone ». Des débuts de carrière prometteurs, construite pièce par pièce. Le talent n'attend pas, mais se révèle sans précipitation. Comme pour annoncer l'anti-feu de paille éphémère.
Mercredi 13 juillet, 20 heures. Lumières tamisées. Les musiciens lancent les premières harmonies. Au coin droit de la scène, une silhouette s'avance timidement. Une stature imposante qui suggère une force sans retenue, qui évoque les contours de B-Real de Cypress Hill. Très vite, les impressions de l'audience sont balayées d'un geste doux. La musique de Rag'N'Bone Man déroute avec classe. Peu intéressé par les cases de genres, l'Anglais crée des univers venus d’horizons hétéroclites. Des touches de jazz, des effluves de rock, des basses hip-hop, une graine distincte d’electro sont réunies pour présenter des sonorités à la fois connues et respirant une rafraîchissante nouveauté. Il y a aussi ce blues qui plane sur scène. En suggestion dans les harmonies et, surtout, dans la force de proposition vocale de l'artiste. Une voix déposée doucement sur les accords avant de délivrer un rugissement déroutant. Une voix aux mille facettes, de la puissance à la nuance. Une voix dévoilée avec humilité.
Il n'a pas fallut attendre la fin du premier titre pour sentir l'admiration du Lab face au talent de Rag'N'Bone Man. Et si la configuration du lieu avait imposé l'assis, les standing ovations se seraient répétées à chaque révélation de groove vocal. On a rarement assisté à un tel engouement pour un artiste « découverte » ouvrant la soirée du Lab. Preuve d'humilité, Rag’N'Bone, derrière sa touchante timidité, semble dérouté par cette preuve d’adoration. Pourtant, c'est bien son talent qui provoque les frissons ce soir. Point final du moment, « The Bitter End ». Synthèse parfaite de ce premier passage au Montreux Jazz Festival largement réussit.
Angleterre, pays natal de Rory Graham, son nom à la ville. Alors niché dans sa jeunesse, il découvre un peu par hasard son talent vocal. Collision avec la collection d'album blues et jazz de ses parents, et la magie apparaît. S'en suit le courage de monter sur scène à l'occasion de jam session de sa ville. Encore cette magie qui, cette fois, encrera en lui l'envie et le besoin de faire de la musique son métier. Encrée dans la scène underground anglaise, Rag'N'Bone Man offre d'abord sa voix au collectif hiphop Rum Committee. Puis, sa rencontre avec le beatmaker Leaf Dog leur permet de sortir l'EP « Dog’N’Bone ». Des débuts de carrière prometteurs, construite pièce par pièce. Le talent n'attend pas, mais se révèle sans précipitation. Comme pour annoncer l'anti-feu de paille éphémère.
Mercredi 13 juillet, 20 heures. Lumières tamisées. Les musiciens lancent les premières harmonies. Au coin droit de la scène, une silhouette s'avance timidement. Une stature imposante qui suggère une force sans retenue, qui évoque les contours de B-Real de Cypress Hill. Très vite, les impressions de l'audience sont balayées d'un geste doux. La musique de Rag'N'Bone Man déroute avec classe. Peu intéressé par les cases de genres, l'Anglais crée des univers venus d’horizons hétéroclites. Des touches de jazz, des effluves de rock, des basses hip-hop, une graine distincte d’electro sont réunies pour présenter des sonorités à la fois connues et respirant une rafraîchissante nouveauté. Il y a aussi ce blues qui plane sur scène. En suggestion dans les harmonies et, surtout, dans la force de proposition vocale de l'artiste. Une voix déposée doucement sur les accords avant de délivrer un rugissement déroutant. Une voix aux mille facettes, de la puissance à la nuance. Une voix dévoilée avec humilité.
Il n'a pas fallut attendre la fin du premier titre pour sentir l'admiration du Lab face au talent de Rag'N'Bone Man. Et si la configuration du lieu avait imposé l'assis, les standing ovations se seraient répétées à chaque révélation de groove vocal. On a rarement assisté à un tel engouement pour un artiste « découverte » ouvrant la soirée du Lab. Preuve d'humilité, Rag’N'Bone, derrière sa touchante timidité, semble dérouté par cette preuve d’adoration. Pourtant, c'est bien son talent qui provoque les frissons ce soir. Point final du moment, « The Bitter End ». Synthèse parfaite de ce premier passage au Montreux Jazz Festival largement réussit.
Photos @ Marc Ducrest
Commentaires
Login