Paléo II : Iron Maiden
Sophia Bischoff - Mercredi 20 juillet, la légende du heavy metal Iron Maiden s’est produite au Paléo Festival de Nyon. Lettre ouverte à un groupe qui a fait trembler la Plaine de l’Asse.
Cher Iron Maiden,
Je dois l'avouer: le heavy metal et moi, ça fait quatre. Pas que je déteste le genre, loin de là. C’est plutôt que je n'ai jamais réussi à me laisser toucher par son essence. Et puis, il faut l'avouer, je viens d'une école où l'oreille est envoûtée par les subtilités du jazz et du blues. Alors, quand je me retrouve face à une formation qui détruit les convenances et repousse le mur du son, je suis un peu déstabilisée. Pourtant, je suis persuadée qu'en explorant nos arbres généalogiques respectifs, on trouvera une brindille commune.
Assise dans le train, je vois défiler tes fans. Les vrais. Ceux qui connaissent les moindres recoins de ton répertoire. Tatouages sur tout le corps, cheveux longs et t-shirts grimés à ton effigie. Il n'y a pas de doute, c'est bien eux. Arrivée sur la Plaine de l'Asse, je m'attendais à voir les lieux remplis de ces couleurs. Pourtant, c'est un public hétéroclite qui y réside. Ceux qui portent ton univers sur eux se mêlent à un brassage de génération propre aux réunions de légendes. Retraités, parents, enfants, ados. Tous semblent s’être donnés rendez-vous au Paléo pour t’accueillir. A quelques minutes de ton concert, ils sont amassés devant l'impressionnante structure qui fait office de scène. Je comprends alors pourquoi il a fallut près de 8 heures à l'équipe technique du festival pour la monter.
Enfin, ta clique pointe le bout de son nez. Les flammes jaillissent en arrière-scène et le sol se met à trembler, les voix à se casser. Dès les premières minutes, les pogos et sessions de crowd surfing jaillissent. L’incarnation de ta voix s’adressent à nous en allemand, histoire de déposer un peu d’humour dans l’air avant de dévoiler un français touchant. Les titres défilent et, à chaque accord, le public hurle à s’exploser les poumons. Tu sembles te nourrir de cette énergie, tout comme eux puise la leur dans ton répertoire. Une énergie de rage, de relâchement, de défoulement. Une énergie qui se diffuse au rythme de cette batterie endiablée et au fil de ces solos de guitare propre à ton univers. Une énergie qui ferait pâlir tous les minets contemporains qui prétendent porter le drapeau de la relève du riff de guitare qui décoiffe. C'est d'ailleurs peut-être cette énergie qui lie nos univers musicaux. Tu sais, celle qui te délie de tout ce qui raccroche ton esprit au quotidien, celle qui t'envoûte, te déroute et te transporte là où chacun peut laisser son vrai visage paraître.
Au final, je saisis pourquoi l'essence de tes créations captives. Passé l'identité vestimentaire, l'énergie déroutante, les riffs de guitare endiablés, ta capacité à unir les foules dans un moment de défoulement apaisant, c'est ton authenticité qui prend le dessus. Une authenticité captivante que je sens aussi brute qu'à ta naissance. Tu n'es plus tout jeune, cher Iron Maiden, mais à voir la réaction de ta tribu, tu as toujours ce pouvoir de catharsis si fort.
Je ne quitterai pas les pentatoniques mineures et les flows qui m'envoûtent. Mais aujourd'hui, j'ai levé un bout du voile de ton heavy metal.
Merci pour ce moment
Sophia
Je dois l'avouer: le heavy metal et moi, ça fait quatre. Pas que je déteste le genre, loin de là. C’est plutôt que je n'ai jamais réussi à me laisser toucher par son essence. Et puis, il faut l'avouer, je viens d'une école où l'oreille est envoûtée par les subtilités du jazz et du blues. Alors, quand je me retrouve face à une formation qui détruit les convenances et repousse le mur du son, je suis un peu déstabilisée. Pourtant, je suis persuadée qu'en explorant nos arbres généalogiques respectifs, on trouvera une brindille commune.
Assise dans le train, je vois défiler tes fans. Les vrais. Ceux qui connaissent les moindres recoins de ton répertoire. Tatouages sur tout le corps, cheveux longs et t-shirts grimés à ton effigie. Il n'y a pas de doute, c'est bien eux. Arrivée sur la Plaine de l'Asse, je m'attendais à voir les lieux remplis de ces couleurs. Pourtant, c'est un public hétéroclite qui y réside. Ceux qui portent ton univers sur eux se mêlent à un brassage de génération propre aux réunions de légendes. Retraités, parents, enfants, ados. Tous semblent s’être donnés rendez-vous au Paléo pour t’accueillir. A quelques minutes de ton concert, ils sont amassés devant l'impressionnante structure qui fait office de scène. Je comprends alors pourquoi il a fallut près de 8 heures à l'équipe technique du festival pour la monter.
Enfin, ta clique pointe le bout de son nez. Les flammes jaillissent en arrière-scène et le sol se met à trembler, les voix à se casser. Dès les premières minutes, les pogos et sessions de crowd surfing jaillissent. L’incarnation de ta voix s’adressent à nous en allemand, histoire de déposer un peu d’humour dans l’air avant de dévoiler un français touchant. Les titres défilent et, à chaque accord, le public hurle à s’exploser les poumons. Tu sembles te nourrir de cette énergie, tout comme eux puise la leur dans ton répertoire. Une énergie de rage, de relâchement, de défoulement. Une énergie qui se diffuse au rythme de cette batterie endiablée et au fil de ces solos de guitare propre à ton univers. Une énergie qui ferait pâlir tous les minets contemporains qui prétendent porter le drapeau de la relève du riff de guitare qui décoiffe. C'est d'ailleurs peut-être cette énergie qui lie nos univers musicaux. Tu sais, celle qui te délie de tout ce qui raccroche ton esprit au quotidien, celle qui t'envoûte, te déroute et te transporte là où chacun peut laisser son vrai visage paraître.
Au final, je saisis pourquoi l'essence de tes créations captives. Passé l'identité vestimentaire, l'énergie déroutante, les riffs de guitare endiablés, ta capacité à unir les foules dans un moment de défoulement apaisant, c'est ton authenticité qui prend le dessus. Une authenticité captivante que je sens aussi brute qu'à ta naissance. Tu n'es plus tout jeune, cher Iron Maiden, mais à voir la réaction de ta tribu, tu as toujours ce pouvoir de catharsis si fort.
Je ne quitterai pas les pentatoniques mineures et les flows qui m'envoûtent. Mais aujourd'hui, j'ai levé un bout du voile de ton heavy metal.
Merci pour ce moment
Sophia
Photos : ©Lionel Flusin
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