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12. Juillet 2019, 00:00 CD / Vinyl Concert Culture Music Festivals International Soirée

La liberté verbale d'Eddy de Pretto au MJF

Sophia Bischoff - Le 11 juillet, Eddy de Pretto, le porte-drapeau d’une musique sans complexe, a conquis le Montreux Jazz Festival.

Depuis que l’on a découvert sa «  Fête de trop », on doit avouer qu’on a été séduit par le verbe saccadé et sans complexe d’Eddy de Pretto. Fin 2017, le bruissement de son univers se répand aux recoins d’une francophonie adepte de récits de vie sans tabous et sans fioritures. Ce dernier résonne vite et fort à la lueur de « Kid », le premier EP de celui qui provoquera la concrétisation de la ferveur de ceux qui veulent une chanson française différente, de ceux qui cherchent un rap qui s’éloigne de ce qui marque actuellement la scène. Quelques mois plus tard, dès la sortie de « Cure », son premier album, l’exercice se confirme. La fraîcheur est en place. Derrière cette musique qui secoue les codes, Eddy de Pretto, un artiste au service des mots qui a retourné le Lab.



C’est avec le touchant « Kid » qu’Eddy entame son moment. Un moment que l’on pourra définir comme une bulle de liberté nichée au sein d’une société de faux-semblants. Ses mots touchent, réveillent les prises de conscience. Car si Eddy de Pretto offre un univers musical dans l’air du temps, c’est par les thématiques qu’il abord qu’il se démarque. Par ses verbes, il met une claque aux aprioris, aux jugements que certains vivent, car ils sont hommes et femmes qui aiment le même sexe ; à l’image de « Grave », l’un de ses derniers titres en date.



Au Lab, Eddy de Pretto a recréé les contours de son univers en l’agrémentant d’une énergie contagieuse dont il a le secret. Ses acolytes, Jonathan Kapela (batterie) et Charlie Trimbu (synth et machines), lui offre un soutien sans faille qui appuie son propos. On restera fasciné par la disposition des machines de Charlie Trimbu. Mises en place sous forme de piano, l’effet esthétique de cette architecture est assuré. On s’attarde dessus, analyse sa composition et s’accorde à penser que parfois il suffit de réaménager pour vivre un nouveau souffle.



Alors que la scène tremble sous l’énergie des protagonistes du soir, le public accueille cette force avec bonheur. Une ambiance de joie plane sur le Lab ; les coeurs se défoulent et scandent les verbes d’Eddy de Pretto. Une chose est certaine, l’artiste sait y faire. Les sourires du Lab nous donnent qu’une envie : ne pas louper son prochain passage sur nos terres.


Crédit photos : © 2019 FFJM - Lionel Flusin

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