Saadiq : « Everybody has a Jimmy Lee in his life »
Sophia Bischoff - Le 16 octobre, Raphael Saadiq a abordé le premier concert de sa nouvelle tournée aux Docks de Lausanne. L’occasion de se plonger dans l’univers de « Jimmy Lee », sa dernière création.
Si le verbe de Raphael Saadiq n’est pas vide de sens, il est avant tout reconnu pour la pointure de ses harmonies dans une période où la monotonie règne en maître. Sur « Jimmy Lee », c’est dans une autre perspective de cette pointure qu’il s’aventure. Là où ses deux derniers albums portaient la soul vintage sur le devant de la scène actuelle sans aucun détour, sa dernière création suggère l’héritage musical qui fait l’ADN de Saadiq et l’agrémente d’une atmosphère résolument contemporaine. Si l’on préfère le vintage, il ne va pas sans dire que « Jimmy Lee » nous laissera une pincée de regret. D’un point de vu musical, « Jimmy Lee » plonge dans des triturations harmoniques que l’on ne lui connaissait pas. Une noirceur plane sur l’album. Une noirceur qui délivre et offre des reliefs nécessaires au propos.
Une fois passé l’encrage du stéréotype des derniers albums de Saadiq dans notre mémoire auditive, il se doit d’ouvrir nos sens sur ce que représente « Jimmy Lee » : un poignant témoignage d’un lourd et important chapitre de la vie de l’artiste - celui où son frère meurt d’une overdose. Cet album n’illustre pas seulement ce que l’on pourrait deviner comme un hommage. Il cristallise également un thème fort d’émotion : l’examen aux multiples perspectives et genres de l’addiction. Des thématiques déjà disséminées ci-et-là dans l’entier de l’oeuvre de l’américain.
Cette disparition remonte à la fin des années 90. Et ce n’est qu’aujourd’hui que Saadiq arrive à lever le voile sur les émotions nées de ce chapitre. Aux Docks, il nous avouera qu’il est difficile pour lui de parler de cette étape en interview, que le chanter est plus tolérable. Ce n’est donc pas une surprise lorsqu’il ajoute que cet opus est dédié à son frère mais également à toutes les personnes qui ont une addition : « Everybody has a Jimmy Lee in his life » (« tout le monde a un Jimmy Lee dans sa vie »).
De ce nouvel album transporté à la scène, on a pu deviner un gospel latent qui vibre en fantôme dans les compositions de Saadiq. Les titres passent, le groupe s’illustre dans chaque harmonie encrée dans Jimmy Lee. Le guitariste Rob Bacon fait frissonner l’audience à chacun de ses solos. Ci-et-là, on sent des hésitations, des fêlures s’inviter à la performance. La tournée vient de commencer et les légères mais charmantes imperfections se font sentir. Des poussières qui découlent également du parti pris de Saadiq : jouer l’intégralité de son nouvel album, sans détour par son passé discographique. Le public est parfois dérouté par l’examen de la noirceur de cet album, ne sachant plus quel artiste se trouve devant eux. Le prince héritier de la nu-soul ? Le porte parole contemporain de cette soul vintage qui pousse au déhanché ? Ou simplement un homme qui exulte ses douleurs ?
Les Docks se laissent néanmoins aisément emporter dans le nouvel univers de Raphael Saadiq - la prose musicale est certes différentes mais toujours aussi prenante et qualitative. Jimmy Lee les a conquis. Au moment du rappel, Saadiq offre au public un voyage dans ses classiques vintage qui font vibrer les pas de danse des Docks. De quoi mettre un point final ravissant à la soirée.
Une fois passé l’encrage du stéréotype des derniers albums de Saadiq dans notre mémoire auditive, il se doit d’ouvrir nos sens sur ce que représente « Jimmy Lee » : un poignant témoignage d’un lourd et important chapitre de la vie de l’artiste - celui où son frère meurt d’une overdose. Cet album n’illustre pas seulement ce que l’on pourrait deviner comme un hommage. Il cristallise également un thème fort d’émotion : l’examen aux multiples perspectives et genres de l’addiction. Des thématiques déjà disséminées ci-et-là dans l’entier de l’oeuvre de l’américain.
Cette disparition remonte à la fin des années 90. Et ce n’est qu’aujourd’hui que Saadiq arrive à lever le voile sur les émotions nées de ce chapitre. Aux Docks, il nous avouera qu’il est difficile pour lui de parler de cette étape en interview, que le chanter est plus tolérable. Ce n’est donc pas une surprise lorsqu’il ajoute que cet opus est dédié à son frère mais également à toutes les personnes qui ont une addition : « Everybody has a Jimmy Lee in his life » (« tout le monde a un Jimmy Lee dans sa vie »).
De ce nouvel album transporté à la scène, on a pu deviner un gospel latent qui vibre en fantôme dans les compositions de Saadiq. Les titres passent, le groupe s’illustre dans chaque harmonie encrée dans Jimmy Lee. Le guitariste Rob Bacon fait frissonner l’audience à chacun de ses solos. Ci-et-là, on sent des hésitations, des fêlures s’inviter à la performance. La tournée vient de commencer et les légères mais charmantes imperfections se font sentir. Des poussières qui découlent également du parti pris de Saadiq : jouer l’intégralité de son nouvel album, sans détour par son passé discographique. Le public est parfois dérouté par l’examen de la noirceur de cet album, ne sachant plus quel artiste se trouve devant eux. Le prince héritier de la nu-soul ? Le porte parole contemporain de cette soul vintage qui pousse au déhanché ? Ou simplement un homme qui exulte ses douleurs ?
Les Docks se laissent néanmoins aisément emporter dans le nouvel univers de Raphael Saadiq - la prose musicale est certes différentes mais toujours aussi prenante et qualitative. Jimmy Lee les a conquis. Au moment du rappel, Saadiq offre au public un voyage dans ses classiques vintage qui font vibrer les pas de danse des Docks. De quoi mettre un point final ravissant à la soirée.
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