Nomad's Land
Laure Noverraz - Derrière ce jeux de mot douteux se cache un documentaire magnifique, réalisé par Gaël Métroz, cinéaste suisse. Il a décidé, un beau jour, de faire le même chemin que Nicolas Bouvier, de Genève au Sri Lanka, en se basant sur les écrits de l’écrivain genevois.Métroz ...
Magnifiquement orchestré, le documentaire nous happe très rapidement dans le récite de voyage du réalisateur. Des paysages sublimes valent presque le coup de voir le film en deux temps. En se consacrant premièrement aux décors et aux jeux de lumière, afin d’apprécier à leur juste valeur leur beauté. Ensuite, en écoutant le récit somptueusement bien écrit. Bref, ce n’est qu’en voyant le reportage au moins deux fois que l’on peut réellement l’apprécier. À la première vision, nous sommes si vite surpris par la prouesse technique du jeune Gaël Métroz, dont Nomad’s Land est son premier long-métrage.
Le réalisateur se penche également sur tous les problèmes rencontrés dans les pays visités. Malheureusement, cela n’apporte aucune nouvelle, aucun angle nouveau : il expose ce que tout le monde sait déjà. Mais c’est avec un regard plein d’amour et de passion qu’il expose ces pays sous l’œil avisé de sa caméra au poing.
Fait en parallèle avec les écrits de Bouvier, Métroz crée à son tour son propre récit de voyage, avec toujours dans l’objectif d’être au plus proche de son mentor. C’est d’ailleurs avec beaucoup d’honneur qu’il dormira dans une chambre ou Bouvier fut cloîtré durant 7 mois pour cause de maladie, recroisera un enfant turbulent qui a maintenant 50 ans, bref, qui nous montrera ce qui a changé en un demi siècle. Et, à vrai dire, tout a changé, mais pas en bien. Guerres, crises, désenchantement, le monde dont Bouvier était accoutumé n’est désormais plus le même.
Malgré la beauté du monde, la cruauté de l’homme est toujours la plus forte.
Le film est en salles dès le 15 septembre.